Les deux fondateurs de Plaid, Zach Perret et William Hockey, avant leur rachat par Visa pour un montant record. (Photo: Plaid)

Les deux fondateurs de Plaid, Zach Perret et William Hockey, avant leur rachat par Visa pour un montant record. (Photo: Plaid)

Visa a cassé sa tirelire pour acquérir la fintech de San Francisco Plaid pour 5,3 milliards de dollars. Un montant deux fois et demi plus élevé que celui de iZettle, achetée par Paypal en 2018.

La guerre promettait d’être sanglante. Mi-septembre, le CEO de Plaid, Zach Perret, annonçait que Visa et Mastercard avaient fait des investissements stratégiques dans cette fintech qui permet de relier des applications avec des comptes bancaires.

Trois mois plus tard, la fintech de San Francisco met fin aux rumeurs sur ses développements futurs en annonçant avoir été rachetée par Visa pour 5,3 milliards de dollars. Le précédent record, datant de 2018, avait vu Paypal débourser 2,2 millions de dollars pour absorber iZettle.

75% des consommateurs connectés à internet dans le monde ont utilisé une application fintech pour initier un mouvement d’argent en 2019 contre 18% en 2015. Lancée en 2012, «Plaid a été un chef de file pour permettre cette connectivité à grande échelle. Aujourd’hui, une personne sur quatre possédant un compte bancaire américain a utilisé Plaid pour se connecter à plus de 2.600 développeurs de technologies financières dans plus de 11.000 institutions financières», dit le communiqué de Plaid.

«Cette acquisition est l’évolution naturelle du voyage de 60 ans de Visa, depuis la connexion sûre et sécurisée des acheteurs et des vendeurs jusqu’à la connexion des consommateurs avec les services financiers numériques», a déclaré le PDG et président de Visa, Al Kelly. «La combinaison de Visa et Plaid nous placera à l’épicentre du monde des technologies financières, élargissant notre marché adressable total et accélérant notre trajectoire de croissance des revenus à long terme.»

Les revenus de Visa, qui gère 60.000 transactions par seconde, devraient croître de 0,8 à 1% d’ici 2021, estiment les deux sociétés.

Le bénéfice pour le géant et la start-up est triple: ouvrir des nouvelles possibilités de marché pour Visa depuis les fintech, fournir de nouveaux services et de meilleures capacités de paiement aux fintech et permettre à Visa d’être aux premières loges des développements des fintech.

Il y a longtemps que Plaid, dirigée par un ancien de Bain Capital, est sur les radars des investisseurs de premier plan. Entre 2016 et 2018, la fintech avait séduit Citi Ventures, American Express et Goldman Sachs dans un tour de série B à 225 millions de dollars, puis Andreessen Horowitz, Index Ventures et NEA.