Pour Vincent Reding, le CSV représente ses idées: «J’ai grandi avec ma famille, dans un village où tout le monde se connaît. Or, le CSV est le parti des villages, de la famille, du peuple.» (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Pour Vincent Reding, le CSV représente ses idées: «J’ai grandi avec ma famille, dans un village où tout le monde se connaît. Or, le CSV est le parti des villages, de la famille, du peuple.» (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Premier de la liste aux élections communales, Vincent Reding est, à 28 ans, bourgmestre de Weiler-la-Tour, où il est né et a grandi. Il met les bouchées doubles pour apprendre vite et servir au mieux les intérêts de sa commune.

«Peut-être que je ne connais pas tout, mais je suis motivé», déclare avec conviction Vincent Reding (CSV), jeune bourgmestre de 28 ans de Weiler-la-Tour. Et de la motivation, il en faut plus que de raison à son âge, selon lui: «Les gens, bien que ce ne soit pas par méchanceté, doutent toujours de la compétence des jeunes.»

Des doutes qui ne l’ont manifestement pas trop handicapé lorsqu’il s’est présenté aux élections communales de 2017 à Weiler-la-Tour. «Les gens ont vu un jeune. Ils se sont dit: ‘enfin un qui s’est engagé!’», imagine-t-il pour expliquer son succès. Car, à 26 ans, pour sa première candidature, Vincent Reding termine premier de la liste.

Les gens, bien que ce ne soit pas par méchanceté, doutent toujours de la compétence des jeunes.
Vincent Reding

Vincent RedingbourgmestreWeiler-la-Tour

«Je ne peux pas vous expliquer», admet-il, encore étonné de ce résultat. Encore trop «vert» pour certains, le conseil communal le désigne échevin. «Ils ont opté pour l’expérience, et avec le recul, je comprends à 100%», juge-t-il désormais.

Les débuts sont «assez difficiles», avoue-t-il. «J’y ai passé beaucoup de temps. Il faut tout apprendre du jour au lendemain pour bien connaître les engagements de la ville. Et il y a plein de sujets: électricité, eau, réglementations de bâtisse, tous ces aspects concrets qu’on n’apprend pas à l’école.»

Un congé politique insuffisant

Deux ans plus tard, en 2019, Vincent Reding devient bourgmestre. Avec autant de travail en plus au service de la commune. «Les échevins ont cinq ou six dossiers mais, en tant que bourgmestre, il faut les connaître tous, bien que pas à 100%», explique-t-il.

Et les 13 heures de congé politique ne lui suffisent pas. «Il faut professionnaliser les mandats pour toutes les communes, que cela devienne un travail fixe avec une rémunération», assure-t-il. «Avec la crise du Covid, nous avons vu à quel point le bourgmestre doit être disponible, présent tout le temps. Je veux qu’il y ait un bon fonctionnement de la commune. Et pour cela, il faut que ce soit mon métier.»

Avec la crise du Covid, nous avons vu à quel point le bourgmestre doit être disponible.
Vincent Reding

Vincent RedingbourgmestreWeiler-la-Tour

Une professionnalisation d’autant plus nécessaire pour lui que l’engagement en politique peut rebuter certains employeurs, qui redoutent de ne pas avoir un salarié totalement investi. Ce qui, par conséquent, peut décourager les jeunes de s’investir en politique, de peur de ne pas trouver d’emploi par la suite. «Il y a beaucoup de personnes retraitées dans les communes qui ont le temps de s’investir. Mais les jeunes, eux, doivent trouver un travail!», constate-t-il.

Comprendre le fonctionnement d’une commune

Vincent Reding s’estime pour sa part chanceux. Après des études à Bruxelles en criminologie, il veut entrer dans la police. Mais, incompatibilité avec son mandat oblige, il doit y renoncer et se replie sur le Parquet général, pour lequel il effectue des enquêtes au service de la protection de la jeunesse.

Issu d’une famille non politisée – «je ne suis pas de la famille de Viviane Reding», précise-t-il –, Vincent Reding doit son engagement à sa volonté de comprendre, une fois ses études finies, le fonctionnement de sa commune, Weiler-la-Tour, où il compte rester vivre.

J’ai grandi avec ma famille, dans un village où tout le monde se connaît. Or, le CSV est le parti des villages, de la famille, du peuple.
Vincent Reding

Vincent RedingbourgmestreWeiler-la-Tour

Et à une communion d’idées avec le CSV. «J’ai grandi avec ma famille, dans un village où tout le monde se connaît. Or, le CSV est le parti des villages, de la famille, du peuple. Il n’y a pas de différences entre les milieux, toutes les charges sont représentées: paysan, ouvrier, avocat, économiste. Et j’espère que ça va continuer comme ça et qu’il n’y aura pas, un jour, que des universitaires.»

Limiter la croissance

Les deux grands problèmes du pays, enjeux de ces prochaines années, sont la mobilité et le logement, selon Vincent Reding. Mais aussi cette folle course à la croissance. «Le Luxembourg se développe seulement avec les institutions financières, et toute notre valeur se base sur la croissance économique. Quand dira-t-on stop? Cette illusion d’État à un million d’habitants, je ne suis pas d’accord. Il faut connaître ses limites.»

Au sein de sa commune, en plus d’une nouvelle école primaire, il espère justement mener à bien un projet de logements avec la SNHBM, «pour les jeunes, pour ceux qui ne peuvent pas se payer une maison». «Je m’investis beaucoup», assure-t-il. «Quand mes amis vont faire la fête le week-end, je dois rentrer parce que j’ai une réunion le samedi. Et eux ne comprennent pas», s’amuse-t-il. Un sacrifice jugé nécessaire à ses ambitions.