Jean-François Jacquet, chief investment officer chez KBL Luxembourg. (Photo: KBL)

Jean-François Jacquet, chief investment officer chez KBL Luxembourg. (Photo: KBL)

Dans la chronique économique de cette semaine, Jean-François Jacquet, chief investment officer pour KBL Luxembourg, observe qu’alors que la population urbaine continue de s’accroître à travers le monde, les urbanistes comptent sur les nouvelles technologies pour éviter une crise potentielle.

Tout au long de l’histoire de l’humanité, la population mondiale a vécu presque exclusivement dans des zones rurales à faible densité. Pas plus tard qu’au 17e siècle, moins de 5% de nos ancêtres vivaient en ville.

En 1950, 30% des 2,5 milliards d’habitants de la planète vivaient en milieu urbain. Aujourd’hui, plus de 55% d’entre nous vivent en ville, une proportion qui devrait atteindre les 68% d’ici à 2050, alors même que la population mondiale passera de 7,7 milliards à environ 10 milliards au milieu du siècle.

La Chine, l’Inde et le Nigeria représenteront plus d’un tiers de cette croissance attendue, ce qui ne signifie pas que les habitants de villes comme Londres, New York et Paris pourront dormir en paix.

Cette migration sans précédent continuera d’exercer une pression de plus en plus forte sur les infrastructures, y compris les transports et l’assainissement, ainsi que sur la qualité de vie en général. La gestion de l’impact environnemental de l’urbanisation est un vaste défi en soi dans la mesure où, partout dans le monde, les villes peineront à purifier l’air et l’eau face à la croissance démographique et à la montée inexorable du mercure.

Des villes dites ‘intelligentes’ apparaissent déjà à travers le monde.
Jean-François Jacquet

Jean-François Jacquetchief investment officerKBL Luxembourg

Le génie humain, alimenté par les technologies de l’information et de la communication (TIC), est notre meilleur espoir pour gérer cette crise imminente.

Des villes dites «intelligentes» apparaissent déjà à travers le monde. Sous l’impulsion de villes pionnières comme Amsterdam et Barcelone, les responsables de l’aménagement urbain se tournent de plus en plus vers les TIC pour améliorer la qualité et la performance des services urbains comme l’énergie, les transports et les services publics afin de réduire la consommation de ressources et les déchets, tout en optimisant la gestion des coûts.

Prenons quelques exemples simples d’une ville intelligente au travail. En plaçant des capteurs de mesure en temps réel sur les poubelles, les autorités locales savent quand le ramassage est nécessaire et quand il ne l’est pas, augmentant ainsi l’efficacité et réduisant les dépenses.

Qui n’a jamais peiné à trouver une place de stationnement dans une grande ville? Imaginez une application pour smartphone qui vous dirige vers l’espace disponible le plus proche, l’information étant actualisée en temps réel par des capteurs intelligents.

De plus en plus de villes investissent dans un nombre vertigineux de projets visant à améliorer la vie de leurs habitants, créant ainsi un nouveau marché très prometteur.
Jean-François Jacquet

Jean-François Jacquetchief investment officerKBL Luxembourg

Sur la base de ces mêmes principes, la gestion de la circulation peut être optimisée, notamment grâce à une tarification modulable qui reflète les niveaux de congestion et de pollution, tandis que l’efficacité énergétique peut être améliorée grâce à des lampadaires à LED intelligents qui ne s’allument que lorsqu’ils détectent un mouvement.

De Chicago à Copenhague et de Singapour à Shanghai, de plus en plus de villes investissent dans un nombre vertigineux de projets visant à améliorer la vie de leurs habitants, créant ainsi un nouveau marché très prometteur. Quelque 72 milliards d’euros ont été investis dans des projets de ville «intelligente» l’an passé, selon l’International Data Corporation, qui prévoit que les dépenses totales atteindront 140 milliards d’euros d’ici à 2022.

Parallèlement, les préoccupations sont de plus en plus nombreuses quant à l’utilisation (et au risque d’utilisation abusive) de ce flux incessant de données. À l’avenir, dans les villes surpeuplées du monde entier, il faut s’attendre à une lutte acharnée entre le besoin de l’État en matière de surveillance et le droit inaliénable de l’individu à la confidentialité.