Le 16 février 2021, le Luxembourg avait déjà consommé plus de ressources naturelles que la Terre ne peut lui en fournir. Le Grand-Duché est ainsi le deuxième pays au monde à atteindre – après seulement 46 jours – le «jour du dépassement global» (Overshoot Day).
Après avoir effectué une radiographie à l’échelle de l’économie mondiale, National Geographic estime que moins d’un quart des 93 milliards de tonnes de matières premières produites chaque année sont converties en produits durables, tels que des bâtiments ou des voitures. Moins de 10% retournent dans l’économie après utilisation. Il est d’autant plus gratifiant de constater qu’avec le Green Deal de l’UE et des cadres tels que l’ESG et la taxonomie de l’UE, l’économie circulaire bénéficie enfin, et à juste titre, d’une attention accrue et soit devenue incontournable.
Chez Drees & Sommer, nous nous efforçons de mettre en avant l’ingénierie circulaire dans le secteur de la construction par l’intégration du principe du Cradle to Cradle® comme approche de conception et d’ambition pour tous les acteurs impliqués dans les cycles de la construction de l’immobilier.
Le secteur de la construction et de l’immobilier doit agir afin de pouvoir réaliser les engagements du Green Deal européen.
Les bâtiments circulaires conformes aux principes Cradle to Cradle® ont des impacts positifs sur les personnes, la planète et l’économie, en étant sains, régénérants et productifs. Ce concept répond parfaitement aux engagements de l’accord de Paris ainsi qu’aux enjeux du changement climatique.
Appliqués au secteur de la construction et de l’immobilier, le réemploi de matériaux et la numérisation des processus sont incontournables pour réussir cette transition vers plus de durabilité.
Pas de circularité sans digitalisation
La circularité dans la construction est également étroitement liée à la digitalisation, et plus concrètement par le processus du stockage des données dans le «Passeport des matériaux» via (BMS) et Madaster. Ces outils regroupent toutes les informations sur les matériaux et produits utilisés, donnent un aperçu des actifs corporels de la propriété enregistrée et montrent la valeur résiduelle actuelle des matières premières du bâtiment. Ils indiquent donc la circularité du projet de construction et informent sur la capacité du bâtiment à réintégrer le cycle de la matière. Outre la réutilisation des matériaux, cela inclut également des informations sur leur toxicité ou leur caractère écologique.
Mais l’optimisation des bâtiments ne s’arrête pas là, au contraire. Afin de construire plus sain, plus écologique et circulaire, la digitalisation du bâtiment constitue également un aspect décisif dans son exploitation.
Un potentiel d’optimisation énergétique de 20% serait possible rien qu’avec l’exploitation intelligente des bâtiments.
Un potentiel d’optimisation énergétique de 20% serait possible rien qu’avec l’exploitation intelligente des bâtiments. Ne serait-ce par exemple que le chauffage, le refroidissement et la ventilation des pièces. Un bâtiment intelligent contrôle ces paramètres en fonction des conditions dominantes et de l’occupation et règle les pièces en fonction de la demande nécessaire. Des capteurs enregistrent les données de consommation d’eau, d’électricité ou de gaz, ou l’intensité du rayonnement lumineux, signalent les mouvements ou mesurent le son. Les données recueillies peuvent être utilisées pour établir des profils d’utilisation détaillés des bâtiments et des installations en temps réel.
La digitalisation des bâtiments – une plus-value pour l’écologie, le bien-être des utilisateurs et pour l’économie
Lors d’une table ronde virtuelle organisée par Drees & Sommer sur le thème des villes et bâtiments intelligents, il est ressorti qu’avec la digitalisation des bâtiments et quartiers, il est possible d’obtenir une efficacité renforcée des bâtiments, une meilleure utilisation des ressources, une consommation d’énergie réduite et une amélioration du bien-être pour les utilisateurs. Les bâtiments intelligents personnalisés (customized smart buildings) se démarquent en combinant de manière optimale la production et la consommation d’énergie. Le bâtiment de demain communique pour ainsi dire avec le réseau électrique, et met en réseau les bâtiments pour former un quartier intelligent, base d’une ville intelligente. Ils permettent également d’identifier de nouveaux business models et d’offrir de nouveaux services, voire sources de revenus.
Cette approche de valorisation des bâtiments par l’intégration de la durabilité et de la digitalisation est à prendre absolument en compte lors d’une évaluation immobilière. La plus-value financière d’un bâtiment circulaire est considérable par rapport à celle d’un bâtiment traditionnel: les matériaux et produits enregistrés dans les bâtiments peuvent être démontés pour être réutilisés ou recyclés, et ont donc une certaine valeur. Le bâtiment devient un entrepôt de matières premières dont la valeur pourrait augmenter continuellement, surtout en période de croissance de la demande et de rareté, de pénurie des matières premières. Les propriétaires peuvent bénéficier de cette évaluation financière pour des projets d’investissement. La dépréciation d’un immeuble à zéro appartient au passé: on estime que l’utilisation de la démarche Cradle to Cradle permet d’accroître de 10 à 20% la valeur résiduelle d’un immeuble (avant démolition) et de 2 à 10 % la valeur d’un bien dans le bilan comptable du propriétaire.
Vous pouvez également trouver des informations pertinentes sur la durabilité dans notre dossier «Des sources sûres» en cliquant .