Le VIH pourrait être éradiqué à moyen terme, sous l’effet conjugué des politiques de prévention et des progrès de la science. (Photo : Candriam)

Le VIH pourrait être éradiqué à moyen terme, sous l’effet conjugué des politiques de prévention et des progrès de la science. (Photo : Candriam)

Quarante ans après son apparition, le VIH pourrait être éradiqué à moyen terme, sous l’effet conjugué des politiques de prévention et des progrès de la science. Comme souvent, l’investissement sera le moteur du changement.

L’alerte est donnée le 5 juin 1981. Une forme rare de pneumonie qui sévit dans un quartier gay de San Francisco fait alors l’objet d’une communication officielle des Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Le virus de l’immunodéficience humaine sera finalement isolé deux ans plus tard par deux chercheurs de l’Institut Pasteur: Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier.  

Longtemps considéré comme une pathologie mortelle, le VIH est finalement devenu une maladie chronique. Véritable révolution, les trithérapies permettent de bloquer la réplication du virus et de contenir la charge virale des malades, limitant ainsi leur contagiosité. En cas de risque de transmission, un traitement post-exposition annihile la contamination. À l’inverse, un traitement prophylactique pré-exposition empêche l’infection. Pris avant et après un éventuel contact, son efficacité clinique est estimée à 99%.

79,3 millions de personnes ont été infectées par le VIH depuis le début de l’épidémie.
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Un champ d’investissement prioritaire

Selon Onusida, 37,7 millions de personnes vivaient avec le VIH en 2020. Deux tiers d’entre elles résidaient en Afrique subsaharienne, qui concentrait plus de la moitié des 680.000 décès recensés l’an dernier. Le bilan humain n’est pas anodin, mais il a diminué de moitié durant la dernière décennie. Depuis le début de l’épidémie, 36,3 millions d’individus sont morts d’une affection liée au Sida.

Référence en la matière, l’agence onusienne s’est fixé un objectif ambitieux: éradiquer le VIH d’ici à 2030. Son plan d’action repose notamment sur une hausse significative du dépistage et de l’accès aux traitements, y compris dans les pays occidentaux. Comme souvent, l’investissement sera l’un des principaux leviers du changement. D’après les modélisations statistiques effectuées, 29 milliards de dollars devront être investis chaque année dans les pays à revenu faible et intermédiaire d’ici à 2025. Cette manne financière devrait provoquer «une chute vertigineuse» du nombre de décès et de nouvelles contaminations.

Une recherche productive

Une évolution majeure pourrait y contribuer. Récemment approuvée aux US et en Europe, une bithérapie injectable à action prolongée peut désormais être prescrite aux patients stabilisés sous traitement oral quotidien. Bimestrielle, elle devrait considérablement améliorer la qualité de vie des malades, en réduisant drastiquement les prises de médicaments.

En cours d’examen par l’EMA, une autre formulation injectable pourrait être prochainement autorisée chez les patients atteints par une forme multirésistante en échec de traitement. Semestrielle, elle serait utilisée en association avec un ou plusieurs antirétroviraux. Particulièrement dynamique, la recherche pharmaceutique ne se réduit pas à ces deux seules innovations thérapeutiques. Comprimés à libération prolongée, auto-injecteurs, implants sub-cutanés… Plusieurs solutions concrètes sont actuellement en développement.

Remède ultime contre le VIH, la quête d’un vaccin universel pourrait enfin se concrétiser, notamment grâce à la technologie de l’ARN messager. Un essai clinique très attendu a d’ailleurs été lancé en août dernier. À n’en pas douter, les investisseurs joueront un rôle déterminant dans la concrétisation de tous ces projets. Impliquée de longue date dans l’investissement dans le monde de la santé, Candriam a pour ambition d’identifier les développements les plus porteurs et de sélectionner les entreprises qui produiront les solutions de demain. 

29 milliards de dollars devront être investis chaque année dans les pays à revenu faible et intermédiaire d’ici à 2025.
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