800 mètres de clôture sont déjà installés, et le chantier devrait être achevé pour le 15 mai. (Photo: Anthony Dehez)

800 mètres de clôture sont déjà installés, et le chantier devrait être achevé pour le 15 mai. (Photo: Anthony Dehez)

L’armée est occupée à installer une clôture de 8km le long de la frontière belge. Une mesure destinée à éviter une épidémie de peste porcine africaine qui aurait des conséquences désastreuses.

L’épidémie de peste porcine africaine sévit en Belgique depuis plusieurs mois, mais s’invite maintenant dans l’actualité luxembourgeoise. Et cela même si aucun cas de sanglier viropositif n’a été à ce jour trouvé sur le sol luxembourgeois, a rappelé le ministre de l’Agriculture (LSAP).

Néanmoins, la vigilance est maximale, car si la maladie venait à passer la frontière, cela aurait des conséquences dramatiques «pour le secteur agricole en général, celui de l’élevage de porcs en particulier, les importations et exportations, le transport, mais aussi le tourisme», a rappelé le ministre. En Belgique, les communes gaumaises directement touchées estiment, par exemple, qu’elles perdront parfois de 400.000 à 600.000 euros en vente de bois, droit de chasse... Un coup plutôt rude quand le budget annuel communal est de 6 ou 7 millions.

500.000 euros pour la clôture

Pour le moment, on en est toujours au stade de la prévention au Luxembourg. Mais active. Ainsi, l’armée est occupée à dresser une clôture le long de la frontière, sur environ 8km. 800 mètres sont déjà installés et le chantier devrait être achevé pour le 15 mai. Son prix estimé? Environ 500.000 euros. Mais cette clôture est indispensable pour bloquer des sangliers qui auraient déjà franchi celle installée côté belge, dans une zone où les autoroutes ne font pas office de barrière naturelle.

Une fois la clôture en place, en parallèle à la clôture belge, elle délimitera une zone dite «blanche». Dans cette zone, les sangliers seront éradiqués. Un mal nécessaire. «Nous sommes sous le coup de la loi de 1912», explique encore le ministre. «Mais le conseil de gouvernement a pris un arrêté afin de permettre au ministre de l’Agriculture de prendre toutes les mesures nécessaires dans le cadre de cette crise. C’est le cas ici. Nous sommes occupés à mettre en place le plan de dépeuplement de la zone.»

Pas de danger pour l’Homme

Enfin, le travail d’information du secteur agricole se poursuit, tout comme la mise en place de mesures de biosécurité. Les échanges et réunions sont aussi constants avec les autorités belges et françaises.

Pour rappel, la peste porcine africaine ne se transmet à aucun autre animal que le porc ou le sanglier. Le virus est inoffensif pour l’Homme, même en cas d’ingestion de viande infectée. Mais Hommes, chiens, chats et autres animaux peuvent transporter et propager la peste porcine africaine. Ce qui explique l’instauration en Belgique de mesures strictes qui visent à limiter la circulation en forêt. Des mesures qui devraient cependant, a annoncé le ministre régional René Collin, être assouplies dès ce 6 avril.