La médecine fonctionnelle, ou la médecine intégrative, permet de mettre en valeur l’interdisciplinarité pour établir un diagnostic et traiter un patient. « Notre approche diagnostique consiste à passer au peigne fin tous les aspects médicaux, paramédicaux et environnementaux qui peuvent avoir un impact sur l’état de santé du patient. Nous travaillons en équipe avec des dentistes, kinésithérapeutes, nutritionnistes, psychologues, biologistes de l’habitat, etc. La médecine fonctionnelle intègre donc toutes ces disciplines », précise le Dr. Joé Diederich, médecin.
Il est possible de considérablement diminuer l’incidence de maladies dites « de civilisation », des cancers et les troubles démentiels et ainsi augmenter le nombre d’années avec une bonne qualité de vie.
Soigner mais surtout prévenir les maladies
Le but de cette approche n’est pas uniquement de traiter des symptômes mais principalement d’en trouver l’origine. « Nous rencontrons souvent des patients adultes, malades depuis plusieurs années et présentant des symptômes complexes de fatigue chronique, de maladies neurodégénératives, de douleurs chroniques…Ces signes peuvent également être digestifs, inflammatoires et allergiques. Les enfants viennent quant à eux pour des troubles du sommeil, de déficit de l’attention, digestifs ou des allergies. Nous nous efforçons de trouver les corrélations avec l’environnement du patient ».
Grâce à son volet préventif, cette médecine permet également aux patients sans symptômes de rester en bonne santé. Lors de la première consultation, de nombreuses questions sont posées au patient pour connaître son parcours de santé depuis sa naissance et les antécédents familiaux. La médecine dentaire est dans ce contexte un domaine où les résultats obtenus sont très importants, mais chaque domaine de la vie peut être en relation avec les plaintes des patients, c’est pourquoi importe de considérer et d’intégrer toutes les informations disponibles.
Des patients responsabilisés
Cette approche holistique suscite la satisfaction des patients comme André Greiveldinger dont Joé Diederich est le médecin traitant depuis de nombreuses années. « D’autres praticiens que j’ai consultés en étant plus jeune prescrivaient surtout des médicaments. Lors de ma 1e consultation chez le docteur Diederich, j’ai été surpris par les questions posées qui semblaient éloignées de la cause primaire de ma visite. Au bout du compte, des connexions ont été établies entre mes différents symptômes et je me suis rendu compte que le problème était plus global que ce que j’imaginais ». La médecine intégrative est également très motivante pour les patients car ces derniers sont responsabilisés par le professionnel qui joue un rôle de coach et disposent ainsi d’outils et de conseils pour agir de leur côté.
Lors d’une consultation pour un problème spécifique, nous nous rendons compte que la cause profonde des symptômes est éloignée de ce que nous pensions. Or, certains médecins n’établissent pas toujours des relations entre les différentes branches.
Être à l’écoute des médecins
Les analyses jouent un rôle majeur dans le diagnostic, le traitement et le suivi du patient qui s’inscrit dans une approche intégrative. En effet, ces analyses des systèmes biologiques et réactions inflammatoires sont nécessaires pour détecter des infections chroniques, sensibilités, dysbioses de la flore intestinale ou stress oxydatif accru. « Il faut bien sûr rester à l’écoute des besoins des praticiens qui font de la médecine fonctionnelle pour répondre à leurs questions, développer des outils digitaux pour permettre une interprétation personnalisée des résultats et les intégrer avec les données médicales du patient », précise le professeur Bernard Weber.
Cette discipline est jugée innovante et de nombreux progrès ont été réalisés ces dernières années. « Nos premières analyses de biologie fonctionnelle il y a plus de 20 ans concernaient les sensibilités alimentaires, l’écosystème et la flore intestinale ainsi que la perméabilité intestinale qui joue un rôle dans de nombreuses pathologies chroniques inflammatoires ». Pour répondre aux besoins du corps médical dans ce domaine, de nouveaux marqueurs ont été développés.. Ainsi, Laboratoires Réunis propose notamment les analyses du microbiote intestinal avec des marqueurs de la perméabilité intestinale (tels que la zonuline) dans la gamme des panels FlorInScan. Un outil informatique a également été mis en place pour faciliter l’interprétation des analyses multiparamétriques de la médecine fonctionnelle et obtenir une meilleure utilité clinique des résultats.
L’inflammation silencieuse est une inflammation à bas bruit qu’on ne ressent pas mais qui peut être due à des foyers infectieux latents. Diagnostiquer, prévenir et traiter celle-ci est un moyen de vivre plus longtemps.
Augmenter l’espérance de vie en bonne santé grâce à la médecine fonctionnelle
Si l’espérance de vie est de 85 ans au Luxembourg et ne cesse de s’améliorer, l’espérance de vie en bonne santé est de 63 ans seulement. Il existe donc un écart d’environ 20 ans durant lequel des soins médicaux et hospitaliers sont nécessaires. « Permettre de vieillir en bonne santé peut avoir un impact économique en réduisant les coûts liés aux maladies. Pour favoriser cela, il existe des programmes de prévention. Il est aussi possible d’agir sur le remboursement avec une meilleure visibilité sur ce qui est préventif ». Des campagnes d’information au niveau de la population pourraient enfin être menées de manière poussée et personnalisée.