Ajouter le digital à la concurrence, le pire scénario pour les géants américains des technologies. Un signal fort qu’Ursula von der Leyen envoie à tous les acteurs de la planète en renforçant le pouvoir de Margrethe Vestager. (Photo: Shutterstock)

Ajouter le digital à la concurrence, le pire scénario pour les géants américains des technologies. Un signal fort qu’Ursula von der Leyen envoie à tous les acteurs de la planète en renforçant le pouvoir de Margrethe Vestager. (Photo: Shutterstock)

Margrethe Vestager a les honneurs du New York Times. Après l’été pourri des Gafa, confrontés à amendes et enquêtes, la commissaire européenne rempile pour six ans avec deux ressorts: la concurrence... et le digital. Le cauchemar de la Silicon Valley.

«Elle déteste les États-Unis», a même dit le président américain, Donald Trump. «Peut-être plus que toutes les personnes que j’aie jamais rencontrées.»

Antitrust, protection des données, optimisation fiscale: tout y passe dans un mouvement encore difficile à regarder dans sa globalité économique et géographique.

Les Américains, qui discutent avec 130 pays au sujet d’une éventuelle taxation des Gafa, qui ont jusqu’ici parfaitement surfé avec les législations nationales pour réduire leur facture fiscale, s’y sont mis aussi.

Une trentaine de procureurs américains ont entamé une vaste enquête aux États-Unis sur Facebook, qui a pris cinq milliards de dollars d’amende – une broutille – pendant l’été.

Reconduite à la Concurrence, mais dans une fonction encore plus large, autour de la société numérique, la «tsarine du digital», , va devenir le régulateur le plus puissant de la planète, entre deux mondes, les États-Unis d’un côté et leur business à-tout-va qui ne se soucie pas de protection des données, et les Chinois, où les deux tiers des citoyens s’en accommodent tant bien que mal.

«La numérisation a un impact considérable sur la manière dont nous vivons, travaillons et communiquons. Si, dans certains domaines, l’Europe accuse un certain retard — comme pour le commerce électronique B2C –, dans d’autres, en revanche, nous sommes à l’avant-garde, comme pour le commerce interentreprises. Nous devons faire en sorte que notre marché unique soit adapté à l’ère du numérique, nous devons tirer le meilleur parti de l’intelligence artificielle et des mégadonnées, nous devons améliorer la cybersécurité, et nous devons lutter âprement pour notre souveraineté technologique», a commenté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à l’annonce de sa nouvelle équipe, fixant le cap de sa «terrible» vice-présidente.