Les militaires luxembourgeois réclament davantage de reconnaissance et de formation. (Photo : Matic Zorman / Archives Maison Moderne)

Les militaires luxembourgeois réclament davantage de reconnaissance et de formation. (Photo : Matic Zorman / Archives Maison Moderne)

Le Syndicat professionnel de l’Armée luxembourgeoise (SPAL) a réagi vivement aux propos tenus par le ministre de la Défense lors d’une interview sur RTL Radio.

Les militaires ne décolèrent pas depuis l’interview de , qui a reçu le portefeuille de la Défense dans le gouvernement Bettel-Schneider-Braz II, le 16 mai dernier. Le ministre écologiste avait évoqué un «besoin de sécurité [qui] augmente» avec la croissance de la population et l’éventualité d’une ouverture de l’Armée à des candidats non luxembourgeois – même si la maîtrise de la langue luxembourgeoise serait exigée.

«Il ne suffit pas de créer uniquement des débouchés avec un faible niveau d’études, mais davantage d’emplois dans le secteur public et communal avec un niveau d’études supérieures à une 5e, voire une 3e ou 1re de l’enseignement secondaire ou secondaire technique», rétorque le SPAL dans un communiqué publié mardi.

Quant au recrutement de non-Luxembourgeois, «la discussion est un faux débat», puisqu’«il y a assez de demandeurs d’emploi. Il faut uniquement et d’abord réajuster la façon de recruter et la formation continue.»

La transformation de l’Armée en un organisme qui serait ‘carbon neutral’ ne peut s’acheter qu’au prix des vies des soldats individuels.

Syndicat professionnel de l’Armée luxembourgeoise

Les militaires mettent en exergue la surcharge de travail qu’ils subissent. En manque de reconnaissance et vraisemblablement d’écoute, le SPAL s’offusque de ne pas avoir été consulté en amont de l’élaboration d’un projet de loi sur les carrières ou sur la récupération des heures supplémentaires via un compte épargne-temps.

«Le ministre de la Défense tente de marginaliser non seulement les doléances légitimes du syndicat, mais également la gravité des problèmes dont l’Armée est actuellement victime.»

L’incompréhension semble profonde, puisque le SPAL a très peu goûté la teinte verte que le ministre Déi Gréng tente d’insuffler à son portefeuille. M. Bausch avait ainsi indiqué que l’Armée devrait être elle-même plus respectueuse de l’environnement.

«‘Armée verte’ et ‘armée efficace et moderne’ ne sont pas deux concepts conciliables, un point c’est tout», tranche le syndicat. «Il est évident que la transformation de l’Armée en un organisme qui serait ‘carbon neutral’ ne peut s’acheter qu’au prix des vies des soldats individuels.»

Et de demander à son ministre de tutelle de «ne pas abuser de l’Armée luxembourgeoise aux fins de tenter de suivre le programme d’un quelconque parti politique en ignorant les fondements d’une armée».