Le dernier rapport des experts de la taskforce Covid-19 n’a pas de quoi réjouir: leurs modélisations prévoient un pic de plus de 600 cas de Covid-19 par jour en moyenne début septembre. La situation épidémique actuelle représente ainsi un «défi majeur», selon le rapport. Pour comparaison, en moyenne mobile sur 7 jours, le nombre de contaminations quotidiennes n’a pas dépassé 686 en novembre, au plus fort de la crise.

«Le développement des dernières semaines a renforcé l’évidence d’un rebond épidémique», déclare ainsi le rapport. En cause: l’arrivée du variant Delta, bien sûr, plus contagieux et désormais dominant dans le pays. Mais aussi la reprise des interactions sociales depuis la fin des mesures de confinement. Cette reprise «met en exergue le fort impact des interactions sociales dans la dynamique de l’épidémie», rappelle ainsi la taskforce.

Le rapport pointe en particulier du doigt les événements «super-spreaders», qui ont conduit à ce rebond en diffusant de manière soudaine et massive le virus. On pense bien sûr à la soirée qui a eu lieu à la veille de la Fête nationale, lors de laquelle des clusters ont été identifiés et qui a joué son rôle de déclencheur. Et à la soirée à haut risque qui a eu lieu ce week-end lors de la finale de l’Euro 2020 de football.

620 cas par jour en septembre

Dans les projections de la taskforce, qui prennent en compte des mesures sanitaires inchangées, un variant Delta 50% plus contagieux que le variant Alpha, mais aussi la progression de la vaccination (à raison de 2.360 doses par jour administrées, sachant que la transmission est respectivement diminuée de 30% et de 60% après la première et la seconde doses), un pic de cas quotidiens de 620 cas par jour serait atteint début septembre.

Un facteur pourrait abaisser cette tendance: les départs en vacances, en faisant diminuer les interactions sociales dans le pays, pourraient abaisser les courbes. Mais un autre facteur, plus inquiétant, pourrait lui aussi jouer un rôle dans l’autre sens: l’apparition de nouveaux variants plus résistants aux vaccins.

Distanciation et vaccination

Tout cela amène la taskforce à une conclusion: «Des efforts soutenus concernant la distanciation sociale et les mesures d’hygiène seront essentiels pour stabiliser la situation et prévenir une hausse de la demande dans les hôpitaux d’ici à ce que l’immunité soit atteinte par la vaccination.»

Pour l’instant, la hausse du nombre de cas n’a pas eu pour conséquence une augmentation des hospitalisations. Reste à espérer que la vaccination joue son rôle en protégeant les personnes infectées contre les formes graves et les hospitalisations. Mais il faudra encore attendre 5 à 10 jours pour en être certain…