L’offre de transports luxembourgeoise s’adapte aux évolutions et à la demande. (Montage: Maison Moderne)

L’offre de transports luxembourgeoise s’adapte aux évolutions et à la demande. (Montage: Maison Moderne)

La a braqué les projecteurs sur les transports publics luxem­bourgeois, mais face au tentaculaire chantier du tram et aux défis posés par l’évolution de la demande, les opérateurs adaptent l’offre.

CFL: Capacités décuplées

Fin 2020, le taux des passagers à bord des trains était près de 39% inférieur à celui de l’année précédente au même moment. Le Covid a contaminé la fréquentation des CFL mais, avec 25 millions de voyageurs transportés en 2019, le train a accueilli 85% de voyageurs supplémentaires depuis 2003.

En cette année européenne du rail, un peu plus de 300 millions d’euros d’investissements sont prévus sur une enveloppe totale de , budgétée d’ici à 2030. Dans le détail, pour 400 millions d’euros devraient commencer à rouler dès la fin 2022. «De 2018 à 2025, le nombre de places assises augmentera de 46%», assure l’opérateur ferroviaire qui précise qu’en chiffres absolus, cela représente 11.600 voyageurs de plus entre 2020 et 2025.

Aussi, 502 millions d’euros sont dédiés au renforcement des lignes vers Bettembourg, Metz et Kleinbettingen. Enfin, des travaux dans les gares de Luxembourg, Rodange, Ettelbruck, Howald et Mersch vont booster leurs capacités d’accueil sans oublier la création de quelque 3.800 nouvelles places de parking d’ici à 2025. Indubitablement, le Covid-19 a impacté la tendance mais cela ne décourage en rien les projets de modernisation des infrastructures des CFL. Ceux-ci prévoient notamment l’extension de la connexion wifi aux gares et arrêts, ainsi que l’automatisation de l’information des clients en gares et aux arrêts.

RGTR: Dernière ligne droite avant la réforme

Rendez-vous est donné le 1er janvier 2022 pour la (Régime général des transports routiers). Celle-ci prévoit une offre garantie entre 5h et 23h, une cadence régulière les dimanches et jours fériés, des lignes express ou transversales directes qui ne passent plus par la capitale mais relient directement des localités entre elles.

Le but est clair: accélérer le rythme des bus pour le rendre plus compétitif face à la voiture.

De 226 lignes régulières, le réseau passera à 195 le 1er janvier prochain «mais le nombre de lignes scolaires va augmenter vu que les lignes régulières ne reprennent aucune desserte scolaire», précise Alex Kies, directeur de l’Administration des transports publics. 94,4% des lignes sont exploitées par des compagnies privées, le reste par les CFL. 8% des bus RGTR fonctionnent pour l’heure à l’électricité, un taux appelé à monter à 45% au plus tard en 2025, compte tenu des nouveaux contrats. La réforme du réseau RGTR matérialise des années de préparatifs avec des ateliers et roadshows en 2016-2017 qui ont permis de recueillir les attentes des usagers, suivis en 2017 par l’à laquelle 38.000 personnes ont répondu et enfin la consultation des communes réalisée en 2019.

AVL: Priorité à la proximité

À l’ombre du tram, les 31 lignes AVL (Autobus de la Ville de Luxembourg) ont vu en décembre 2020 pour relier les quartiers au centre-ville mais aussi permettre aux usagers de voyager d’un quartier à l’autre.

Si le remaniement n’a pas été sans réclamations de la part de certains usagers, les autorités affirment remanier l’offre au fur et à mesure. Exemple avec la desserte de l’hôpital du Kirchberg, dont l’amplitude horaire vient d’être renforcée en début et en fin de journée pour permettre au personnel d’utiliser le nouveau P+R de Luxexpo. Idem vers le centre commercial Cloche d’Or «où l’offre a été renforcée le samedi», détaille Lex Bentner, chef du service des Autobus à la Ville de Luxembourg. Son défi? Faire cohabiter tram et bus dans un environnement où des voies dédiées aux bus ont disparu et où certains croisements ont une capacité limitée en termes d’accueil de ces véhicules. En 2020, la fréquentation des bus AVL a chuté d’un tiers à 29,5 millions d’usagers, Covid-19 oblige. Aujourd’hui encore, le réseau tourne à 75% de sa capacité de 2019 en semaine, et 90% le samedi. «Surtout lorsque le temps est beau, on observe que les gens bougent beaucoup. Et une demande accrue se fait sentir avec la réouverture de l’horeca», ajoute Lex Bentner.

Actuellement, une dizaine des 150 véhicules de la flotte propre roule à l’électricité. Mais le responsable table sur 28 à la fin 2021 avant un nouveau défi: adapter les infrastructures pour la recharge tout en considérant le déménagement du dépôt de Hollerich vers la Cloche d’Or d’ici moins de 10 ans.

Luxtram: Objectif 2024

La ligne de tram poursuit son extension avec, à l’horizon, l’échéance de 2024, année prévue pour la mise en service du dernier tronçon de la ligne principale allant vers l’aéroport. Avant cela, le ver de fer multicolore devrait desservir , et la Cloche d’Or, d’ici la fin 2023. Au total, la ligne devrait coûter 565 millions d’euros. Quatre ramifications supplémentaires sont actuellement en cours de développement: un en passant par Schifflange ainsi que trois extensions de la ligne principale vers le quartier Kuebebierg au Kirchberg, Hollerich et la route d’Arlon où le tram devrait relier le CHL.

Actuellement doté de 27 rames conduites par 74 conducteurs, Luxtram assure avoir transporté 18 millions de passagers depuis l’ouverture du premier tronçon . À noter que les travaux de finition des aménagements se poursuivent entre la place de Metz et la gare. Leur fin se profile pour l’automne prochain.

Cet article a été rédigé pour  parue le 27 mai 2021.

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