Selon l’enquête réalisée en décembre 2024 par la Banque centrale européenne auprès des analystes monétaires, la plupart d’entre eux prévoient une baisse des taux de 100 points de base d’ici à juin 2025.  (Photo: Andrej Hanzekovic/Banque centrale européenne)

Selon l’enquête réalisée en décembre 2024 par la Banque centrale européenne auprès des analystes monétaires, la plupart d’entre eux prévoient une baisse des taux de 100 points de base d’ici à juin 2025.  (Photo: Andrej Hanzekovic/Banque centrale européenne)

Une récente enquête de la Banque centrale européenne montre qu’une majorité d’analystes s’attend à une nouvelle baisse des taux de 100 points de base d’ici à la mi-2025, avec une faible croissance du PIB réel de 0,3% jusqu’en 2027 et des risques persistants à la baisse pour la croissance de la zone euro.

La dernière enquête de la Banque centrale européenne auprès des analystes monétaires, publiée le lundi 16 décembre 2024, révèle des attentes de baisses de taux régulières et des perspectives économiques modérées pour la zone euro. Sur la base des réponses de 50 participants, l’enquête indique que les analystes s’attendent à ce que la BCE procède à des baisses de taux de 25 points de base lors de chacune de ses quatre réunions de politique monétaire jusqu’en juin 2025, portant le taux de la facilité de dépôt à 2,00%. Ces baisses représenteraient une réduction cumulée de 100 points de base, s’ajoutant aux réductions de .

Cette approche, également , présidente de la BCE, lors d’un événement distinct le même jour, reflète l’engagement de la BCE à maintenir une position accommodante à court terme, visant à stimuler la demande dans un contexte de croissance toujours faible. Bien que de nouvelles baisses de taux soient largement , la BCE devrait procéder avec prudence, en surveillant de près les données économiques à venir pour guider ses décisions.

PIB réel et chômage

Malgré la politique accommodante de la BCE, les résultats de l’enquête dressent un tableau sombre de la croissance économique dans la zone euro. Les analystes prévoient que la croissance du PIB réel ne sera que de 0,3% par an en moyenne entre 2024 et 2027, ce qui indique que la reprise de la région restera faible dans un avenir prévisible. Ces perspectives de croissance modérée suggèrent que la zone euro devra relever des défis importants pour revenir à des conditions économiques plus robustes à court terme.

La faiblesse des projections de croissance se reflète dans les perspectives de chômage, la prévision médiane pour le taux de chômage de la zone euro se situant entre 6,5% et 6,6%. Ces chiffres indiquent que le taux de chômage devrait rester élevé, ce qui témoigne d’un manque de confiance dans la reprise à court terme du marché du travail. En outre, les entreprises pourraient être réticentes à étendre leurs activités ou à embaucher de nouveaux travailleurs, compte tenu des perspectives de croissance limitées.

Perspectives économiques

L’enquête a également mis en évidence des risques considérables de dégradation des perspectives de croissance et d’inflation dans la zone euro. Un nombre important de répondants (79%) ont exprimé des inquiétudes quant aux perspectives de croissance pour 2025, soulignant le pessimisme généralisé quant aux perspectives économiques de la région. En revanche, seuls 30% des analystes considèrent que les perspectives d’inflation présentent des risques de détérioration, ce qui suggère un point de vue plus équilibré sur les pressions inflationnistes futures.

Cette divergence dans la perception des risques suggère que si les analystes sont de plus en plus préoccupés par la faiblesse de la croissance économique, ils sont moins inquiets de voir les pressions inflationnistes augmenter fortement dans un avenir proche. Les principaux facteurs à l’origine de ces inquiétudes concernant la croissance sont la faiblesse de la demande intérieure, les incertitudes géopolitiques et les défis commerciaux potentiels, en particulier sous la future administration américaine dirigée par le président Donald Trump.

Menée régulièrement depuis juin 2021, l’enquête reste un outil important pour la BCE afin d’évaluer les opinions des participants au marché sur les principaux indicateurs économiques, la politique monétaire et les conditions des marchés financiers.

Cet article a été rédigé initialement en anglais, traduit et édité pour le site de Paperjam en français.