«Les avions seront cloués au sol», a lancé la Secrétaire centrale de l’OGBL, Michelle Cloos, en charge du secteur de l’avion. Après plus d’un an de négociation concernant une augmentation salariale, une protection contre un possible plafonnement de l’indexation des salaires, une nouvelle grille salariale et un meilleur règlement concernant le télétravail, les syndicats ont décidé, après concertation de ses membres, d’enclencher la vitesse supérieure.
«Au Luxembourg, le débrayage n’est pas banal. Et l’on a tout fait pour éviter d’arriver à cette action de grève. Après 27 réunions de négociations et cinq réunions à l’Office national de conciliation, aucun accord n’a pu être trouvé lors de la dernière réunion auprès de l’ONC en date du 31 août entre la direction de Cargolux et les syndicats. Lundi 11 septembre, nous avons encore organisé une réunion de la dernière chance avec la direction, sans succès», a expliqué le Secrétaire syndical du LCGB, Paul de Araujo, en charge du secteur de l’aviation.
Dans le détail des revendications, les deux syndicats font front commun. «Nous demandons une augmentation des salaires de l’ordre de 6%. Ce qui n’est pas, à nos yeux, excessif au vu des résultats récents de Cargolux et en prenant en compte que pendant des années, lorsque Cargolux avait des difficultés, nous avons également réalisé des efforts», a souligné Michelle Cloos. «Si on regarde ce qui se fait dans le secteur de l’aviation dans d’autres pays, les revendications sont autour des 15% à 17% d’augmentation. Nous avons le système d’indexation des salaires qui permet de lutter en partie contre l’inflation. Au cours des négociations, la direction a proposé une augmentation de 4%. Il manque donc encore 2%», a précisé Paul de Araujo.
Les autres points d’achoppement concernent notamment la grille salariale. «Nous voulons une nouvelle grille qui permettra de rendre la compagnie plus attractive sur le marché de l’emploi dans un secteur où nous savons qu’il y a une forte concurrence entre les acteurs. Pour le moment, la grille salariale actuelle est un patchwork», a encore détaillé Paul de Araujo, dont le syndicat LCGB est majoritaire au sein de Cargolux.
Bénéfice record en 2022
Du côté de la direction de la compagnie aérienne spécialisée dans le fret, aucun commentaire sur le sujet ne sera fait avant une conférence de presse qui se tiendra ce mercredi 13 septembre à 11h.
Pour rappel, l’entreprise de cargo luxembourgeoise a enregistré un (1,579 milliard de dollars) en 2022. Une hausse de 21,9% par rapport à , où il s’élevait à 1,17 milliard d’euros (1,295 milliard de dollars). Il s’agissait déjà d’un record par rapport à celui de 2020, qui avait été porté par la demande en matériel liée à la crise sanitaire. Le bénéfice était alors passé de 20 millions d’euros en 2019 à 637 millions en . Avant cela, sa meilleure année était 2018, le bénéfice s’élevait alors à 211,2 millions d’euros.