Les commandes de vin reprennent, mais à un rythme prudent semble-t-il. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Les commandes de vin reprennent, mais à un rythme prudent semble-t-il. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

La réouverture des restaurants sonne la reprise des fournisseurs de boissons dans l’horeca. Pendant deux mois et demi de fermeture et/ou de vente à emporter, les boissons ont tout simplement disparu des ventes de ce secteur pourtant clé pour ses fournisseurs.

Il n’y a pas que les chambres froides des restaurants qui font le plein en cette période de réouverture: les celliers et autres caves à vin aussi. Si pendant les deux mois et demi de fermeture, certains restaurateurs ont maintenu un service de vente à emporter, celle-ci concernait surtout les plats et non pas les boissons.

«Tous ceux qui m’ont passé commande sont ceux qui ont une terrasse», confie Delphine Brun, déléguée commerciale chez , qui observe une reprise plutôt prudente du côté des restaurateurs. «Ils restent très calmes sur les volumes des commandes, car les capacités sont réduites de moitié dans les restaurants. Avec une table de quatre personnes maximum, il est sûr que la consommation est nettement moindre que sur des tablées de 8 ou de 10.»

Certains viticulteurs indépendants semblent pourtant sortir grandis de cette crise et ont réussi à maintenir le cap grâce à une clientèle fidèle, comme en atteste Nicolas Schmit-Fohl, qui gère avec ses parents le domaine éponyme: «La fermeture des restaurants était évidemment un coup dur, mais la clientèle privée a vraiment joué le jeu de la livraison et a continué à vouloir du bon vin. Du coup, nos commandes particulières ont compensé en partie celles perdues de la restauration. Avec la réouverture des établissements horeca, les commandes reprennent au fur et à mesure et cela fait plaisir.»

Il faudra encore du temps

Mais toujours selon le jeune viticulteur d’Ahn, il faudra encore attendre deux, voire trois mois pour évaluer la situation plus précisément.

La reprise de l’activité dans les bars et restaurants n’impacte en effet pas forcément tous les fournisseurs de la même manière. Ainsi, chez le producteur, importateur et distributeur de boissons à Hosingen, les ventes restent moitié moins importantes qu’en mai 2019, selon son gérant Jacques Pitz. «Nous attendons l’ouverture de la frontière belge. Car notre plus grand marché, c’est la vente de spiritueux. Et en Belgique, les accises sont trois fois plus élevées qu’au Luxembourg», souligne-t-il.

De retour en Moselle luxembourgeoise, le directeur des , Antoine Clasen, remarque également une reprise des commandes très progressive et s’y attendait: «Les restaurants ont dû fermer très soudainement, leurs stocks sont donc encore là en grande partie. Nous avons cependant une chance, c’est le temps! Je pense que ce soleil va encourager les gens à jouer le jeu et à aller au restaurant.»

Une météo clémente qui se ressent d’ailleurs dans les commandes qu’Antoine Clasen reçoit déjà: le rosé est à la fête!