Angela Lo Mauro, conseillère Affaires européennes de la Fedil. (Photo: Ann Sophie Lindström)

Angela Lo Mauro, conseillère Affaires européennes de la Fedil. (Photo: Ann Sophie Lindström)

La commission Von der Leyen prendra ses fonctions le 1er novembre prochain. Que faut-il en attendre? Quelles devraient être ses urgences et ses priorités? La réponse de la Fedil.

Si l’Union européenne réussit à maintenir une position forte en matière de commerce, elle accumule un retard dans la compétition technologique. Plus que jamais, nous attendons de la Commission européenne des priorités stratégiques et des objectifs concrets afin de créer une Union forte, efficace et capable de se positionner comme leader de l’innovation, de la digitalisation et de la durabilité, tout en favorisant la cohésion économique et l’inclusion sociale. Pour éviter tout affaiblissement supplémentaire de notre compétitivité sur la scène internationale, nous avons donc besoin d’une véritable politique industrielle, favorisant le développement, au niveau européen, de secteurs économiques à forte valeur ajoutée.

La Commission a déjà mis en place des règles simplifiées pour faciliter la réalisation de projets importants d’intérêt européen commun(1) et soutenir les initiatives très ambitieuses en faveur de l’innovation ou de la recherche transfrontière, qui ont du mal à se concrétiser autrement. Nous soutenons cette approche et encourageons la Commission à l’utiliser plus systématiquement.

Or, considérant l’urgence de la lutte contre le changement climatique, nous espérons que l’exécutif européen modernisera encore ses politiques en vue d’un accès plus rapide et uniforme aux entreprises, à des budgets proportionnés aux enjeux. Dans ce contexte, la Commission devra également consolider l’idée d’une intégration renforcée du marché européen de l’énergie, réalisée en favorisant les interconnexions, les flux et la gestion transfrontalière d’énergie pour fournir aux entreprises et citoyens une énergie faible en émissions de GES.

Nous attendons de la Commission qu’elle reprenne pleinement son rôle de gardienne des traités, notamment lorsqu’il s’agit de défendre la libre circulation des biens, des services, des capitaux.
Angela Lo Mauro

Angela Lo Mauroconseillère Affaires européennes Fedil

D’autre part, elle devra se concentrer davantage sur l’économie des données et l’utilisation et le développement de solutions fondées sur l’intelligence artificielle, notamment dans les domaines de l’automobile, de l’industrie manufacturière et des technologies de l’espace. En matière de cybersécurité, même si les fondements existent, mieux coordonner les réponses nationales aux menaces cybernétiques et prendre des mesures limitant la cybercriminalité et l’espionnage industriel restent essentiels. Les valeurs européennes, mais aussi, et surtout, la garantie d’une éducation et de compétences adaptées à l’ère numérique, mettront les citoyens en confiance par rapport aux nouvelles technologies de l’avenir.

Enfin, nous attendons de la Commission qu’elle reprenne pleinement son rôle de gardienne des traités, notamment lorsqu’il s’agit de défendre la libre circulation des biens, des services, des capitaux et de garantir une mobilité des travailleurs qui soit la plus simple possible, bannissant toute barrière artificielle et œuvrant en faveur du bon fonctionnement du marché intérieur.

(1) Communication de la Commission – «», 20/06/2014.