Active dans le domaine de la gestion de l’eau, des déchets et de l’énergie, Veolia a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de plus de 27 milliards d’euros avec ses 179.000 employés. Le Français rêve de Suez pour grandir encore. (Photo: Shutterstock)

Active dans le domaine de la gestion de l’eau, des déchets et de l’énergie, Veolia a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de plus de 27 milliards d’euros avec ses 179.000 employés. Le Français rêve de Suez pour grandir encore. (Photo: Shutterstock)

Veolia a annoncé dimanche proposer 2,9 milliards d’euros pour racheter 29% des 32% de Suez que détient Engie. Avant une OPA à plus de 10 milliards d’ici mars 2021. Des ambitions qui auront forcément un impact au Luxembourg. Mais plus tard.

«Ça ne change pas grand-chose.» Le directeur de Lamesch Suez au Luxembourg met le pied sur le ballon, comme diraient les footballeurs. «Tout se passe à Paris. Nous ne sommes pas informés directement», explique Alain Jacob, ce lundi matin.

Fin juillet, à l’occasion de la présentation de ses résultats, Engie (anciennement Gaz de France – Suez) entame une revue stratégique de ses participations, dont les 32% qu’il détient dans Suez. Ni une, ni deux, Veolia décide d’ouvrir un champ de bataille et annonce, ce dimanche, proposer 2,9 milliards d’euros, jusqu’au 30 septembre, pour acquérir 29,9% de ces actions.

Selon Veolia, cette proposition tombe au meilleur moment. «Leurs nouveaux plans stratégiques, Shaping 2030 pour Suez et Impact 2023 pour Veolia, sont en effet convergents et tous deux radicalement tournés vers les marchés internationaux à fort potentiel de croissance et d’innovation», dit le communiqué. Les synergies opérationnelles permettraient d’économiser 500 millions d’euros, somme dont il a été tenu compte dans le prix proposé à Engie, 50% plus élevé que la valeur des actions.

Un plan soumis aux autorités de la concurrence

, Veolia explique avoir «identifié un acquéreur capable de préserver la concurrence et l’emploi pour les activités de Suez Eau France, en la personne de Meridiam, entreprise française de gestion d’infrastructures. Meridiam s’est formellement engagé à cette acquisition».

Car après la première partie, Veolia envisage de lancer une OPA, une offre publique d’achat à 10 milliards d’euros pour le reste du capital de Suez et assure vouloir aussi reprendre ses dettes, estimées à plus de 10 milliards d’euros.

Cette transaction sera soumise aux autorités européennes de la concurrence, même si cette opération donnait naissance à un «géant mondial français»… qui pèse moins de 5% du marché mondial.

Près de 1.000 personnes au Luxembourg

Le groupe Veolia a assumé sa présence au Luxembourg depuis 2007 et la transformation de sa filiale, Herford Luxembourg, en Veolia Propreté, qui deviendra même Veolia Luxembourg en 2015. Il emploie 340 personnes et a généré un bénéfice de 2,24 millions d’euros sur un chiffre d’affaires de plus de 40 millions d’euros l’an dernier.

«Ils ne sont pas très actifs dans le déchet», commente M. Jacob, qui dirige de son côté la filiale de Suez et ses 600 employés au Luxembourg pour 90 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier. Suez avait repris les activités de Jean Lamesch en 2000. Spécialisée dans la collecte, le tri, le recyclage, le traitement et l’élimination des déchets ainsi que les prestations d’assainissement, elle travaille depuis ses sites de Bettembourg et d’Holzthum.

Il est encore beaucoup trop tôt pour mesurer l’impact de ce rapprochement. Mais Veolia promet déjà qu’il n’aura pas de conséquence négative sur l’emploi en France. Comme si rien ne se perdait, mais tout se transformait, comme le disait le père de la chimie moderne, Antoine Lavoisier, formule qui l’avait lui-même «recyclée» du philosophe grec Anaxagore.