La demande des clients porte en grande partie sur les vélos à assistance électrique. (Photo: Maison Moderne)

La demande des clients porte en grande partie sur les vélos à assistance électrique. (Photo: Maison Moderne)

Boostée par la pandémie de Covid-19, la demande pour les vélos ne faiblit pas au Luxembourg, où les résidents bénéficient d’une prime, tandis que les soucis d’approvisionnement tendent à se tasser.

Qui dit retour des beaux jours, dit retour des cyclistes: qu’il s’agisse d’une sortie sportive, d’un petit déplacement ponctuel ou d’un trajet régulier, la petite reine tire son épingle du jeu dans l’offre de mobilité.

La demande poursuit et se concentre principalement sur les vélos à assistance électrique dans la plupart des commerces spécialisés. Ces appareils, certes plus onéreux qu’un vélo classique, permettent d’amoindrir l’effort dans les côtes. Ce qui n’est pas sans déplaire, vu le relief du Grand-Duché.

De plus, la prime Clever Fueren permet aux résidents – – de se faire rembourser jusqu’à 600 euros sur l’achat de leur nouveau vélo. «Cela fait déjà deux ans que ce dispositif est en place, donc je ne le considère plus aujourd’hui comme un booster, mais je redoute son effet ralentisseur le jour de sa disparition», confie Guillaume Smal, responsable du magasin Velo Sport Center au Kirchberg.

L’enseigne axée sur les vélos de ville dispose actuellement d’un stock de 150 bicyclettes et, pour les articles à commander, les délais varient selon les marques. «Pour Scott par exemple, il n’est pas possible de passer commande, mais pour Riese & Müller, les délais sont compris entre 8 et 13 semaines, car cette marque propose de nombreux choix à la carte.»

L’inflation touche aussi les vélos

Le commerçant a toutefois des commandes datant de septembre 2021 toujours en attente de livraison, pour juin 2023. Outre les soucis de cadencement du stock, ces délais extralongs pèsent sur le prix de vente des appareils à la réception, qui sont alors relevés. «Globalement, nous connaissons une hausse des prix de l’ordre de 20%», admet-il. En cause: les dommages de la loi de l’offre et de la demande, la flambée des coûts du transport et celle des composants.

Chez S-Cape à Bertrange, sa responsable, Noémie Demmer, peut compter sur un stock de 400 appareils. En revanche, «c’est au niveau des pièces qu’il y a un problème de stock, ce qui complique les réparations», admet la détaillante. Celle-ci vient de recevoir un lot de vélos pour enfants, un produit, de son propre aveu, difficile à obtenir, qui a connu une forte hausse des prix récemment: «Sur un 24 pouces, on arrive à 575 euros.»


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Quant à Cycles Arnold Kontz, la demande du segment enfant est assez prononcée à côté des vélos à assistance électrique et des vélos de course. «Les clients savent qu’ils peuvent aussi bénéficier de la prime de l’État pour ces vélos enfants, chaque membre de la famille y a droit», souligne Benji Kontz.

L’administrateur délégué d’Arnold Kontz Group pointe cependant que les frontaliers ne sont pas éligibles à l’incitant financier. Voilà pourquoi son entreprise propose, jusqu’au 31 juillet, une compensation à leur égard avec la possibilité de bénéficier d’une remise de 20% sur le prix de vente d’un vélo, avec un plafond maximal de 600 euros.

Les frontaliers ne constituent pas notre plus gros segment de clientèle, mais nous souhaitons le voir grandir.
Benji Kontz

Benji Kontzadministrateur déléguéArnold Kontz Group

«Les frontaliers ne constituent pas notre plus gros segment de clientèle, mais nous souhaitons le voir grandir», confie Benji Kontz, qui assure avoir 2.000 vélos en stock.

Reste qu’en ces temps où , peut-être certains automobilistes décident-ils de lever le pied et d’opter pour le vélo? Pas vraiment, à en croire nos interlocuteurs, qui associent plutôt la pratique du vélo à un «art de vivre».

«Se déplacer à vélo, c’est une question de rapidité et de confort vu l’absence de soucis de parking», argumente Benji Kontz. Pour Guillaume Smal, le secteur sort de deux années exceptionnelles au niveau des ventes. «L’inflation actuelle pèse sur l’ensemble des dépenses des ménages, y compris les vélos», observe le commerçant.