Sans surprise, les ventes du commerce de détail ont dégringolé de 11,1% dans l’UE en avril dernier et de 11,7% en zone euro, selon un rapport d’Eurostat diffusé jeudi. Cette chute s’exprime en variation mensuelle, par rapport donc aux activités de mars, un mois marqué par deux semaines de fermeture des commerces non alimentaires pour cause de .
Plus interpellant encore, le Luxembourg pointe en quatrième place des pays ayant enregistré la plus forte chute du volume des ventes de commerce de détail en variation annuelle à -24,7%, derrière Malte (-24,8%), l’Espagne (-29,8%) et la France (-31,1%).
«Ces chiffres sont un peu trompeurs, car ils regroupent tous les magasins: ceux qui étaient ouverts et ceux qui étaient fermés», commente Claude Bizjak, directeur adjoint de la , qui rappelle qu’au plus fort du confinement, seuls 600 des 3.300 commerces du Grand-Duché étaient autorisés à ouvrir.
Aujourd’hui, le déconfinement est lancé dans sa troisième phase, mais «la reprise est difficile et certains ne sont pas vraiment sûrs que l’ouverture actuelle génère de l’argent plutôt que des coûts», commente notre interlocuteur.
L’habillement s’effiloche, le web tisse sa toile
En zone euro, le secteur de l’habillement et des chaussures est le plus malmené avec un effondrement de 63,5% des volumes des ventes par rapport à avril 2019. Viennent ensuite les carburants (-46,9%) et les appareils électroménagers, ainsi que les meubles (-29,8%). Dans l’ensemble, le commerce de détail signe en avril une chute des volumes de 19,6% en variation annuelle, soit plus du double de celle enregistrée en mars.
Le chiffre d’affaires dévisse pour sa part de 12% au Luxembourg en variation mensuelle, soit un tout petit peu au-dessus de la moyenne de la zone euro (-11,7%). Dans ce registre, les ventes de carburant sont les plus impactées (-27,7%), devant l’habillement (-20,9%). Soulignons que les ventes par correspondance et internet gonflent de 10,9% de mars à avril, dopées par le confinement. En variation annuelle, la toile apparaît comme le grand gagnant avec un rebond de 20,9% des volumes en zone euro, soit une croissance huit fois plus élevée que celle enregistrée pour les produits alimentaires et le tabac.
«Bien sûr, la vente en ligne a aidé, mais ce ne sont pas des vases communicants: ce n’est pas ce qui a été perdu en retail qui a pu être regagné en ligne, même les pure players du web ont vu leur chiffre d’affaires baisser drastiquement», précise Claude Bizjak.