De l’atelier culinaire pour essayer des ustensiles à la démonstration de bijoux en passant par les vêtements et les compléments alimentaires: la vente à domicile pèse entre 30 et 40 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel au Luxembourg, avec quelque 3.000 vendeurs et vendeuses, selon l’AVD (Association pour la vente directe au Luxembourg).
Pourtant, le secteur ne figure pas parmi la liste des 26 activités visées par . «Nous pensons que c’était simplement un oubli parce qu’on n’a pas vraiment pignon sur rue», explique Daniel Thilmany, secrétaire général de l’AVD.
Voilà pourquoi l’organisation a adressé cette semaine une piqûre de rappel au ministre des Classes moyennes (DP) pour figurer aux côtés de l’Horesca, des forains et des agences événementielles, dont l’activité est interdite suite aux mesures sanitaires.
Le «1 to 1» résiste mieux que les «homeparties»
L’AVD estime que le secteur a enregistré cette année 50 à 60% de perte de chiffre d’affaires, une conséquence des mesures sanitaires, mais pas pour autant un coup d’arrêt net. «Les répercussions de la crise actuelle ont été tout à fait différentes selon les produits et le mode de vente», estime notre interlocuteur, lui-même à la tête d’une entreprise de vente à domicile d’articles de prêt-à-porter.
Les canaux de vente en «1 to 1» semblent avoir mieux résisté puisqu’ils ne nécessitent pas de réunion de groupe et ciblent plutôt des produits de consommation qui sont renouvelés, comme des compléments alimentaires. «Les sociétés de ‘homeparties’ ont énormément souffert puisque ce sont des produits qui doivent être touchés, expliqués, essayés», souligne Daniel Thilmany.
Si certaines démonstratrices n’ont pas eu d’autre choix que d’arrêter leur activité, d’autres se sont adaptées au contexte avec des portes ouvertes aux clients qui viennent un par un ou encore des présentations virtuelles.
Nous figurons parmi les sociétés les plus touchées, mais nous ne recevons pas les aides en conséquence.
Mais quoi qu’il en soit, «nous figurons parmi les sociétés les plus touchées, mais nous ne recevons pas les aides en conséquence», plaide le représentant. Reste à voir quelle sera la réponse du ministère alors que les conseillers et conseillères de vente sont pour certains dans un flou juridique.
Si une partie est reconnue en tant que commissionnaires pour des marques, d’autres sont acheteurs-revendeurs, ce qui nécessite une autorisation de commerce liée à un établissement stable. Les ventes se déroulant à des adresses aussi variées que leur liste de clients, il n’est souvent pas possible de répondre à cette exigence et l’activité de vente passe alors en dessous des radars officiels. «Il y a énormément de TVA, de sécurité sociale et d’impôts que l’État luxembourgeois perd», ajoute à ce propos le secrétaire général de l’AVD.