Le propriétaire de la maison viticole Schmit-Fohl, Nicolas Schmit, table sur un début des vendanges 2022 aux alentours du 5 septembre. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Le propriétaire de la maison viticole Schmit-Fohl, Nicolas Schmit, table sur un début des vendanges 2022 aux alentours du 5 septembre. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Le printemps ensoleillé et l’été sec et chaud laissent présager des vendanges début septembre cette année, soit trois semaines plus tôt qu’en 2021. Avec en perspective des vins rouges d’une meilleure qualité.

Les grappes de raisin terminent leur croissance sur les coteaux de la Moselle luxembourgeoise: d’ici au début du mois de septembre, les vendanges devraient démarrer pour les cépages les plus précoces comme le rivaner et l’auxerrois, selon Serge Fischer, conseiller viticole à l’ (IVV).

«La sécheresse est favorable à la qualité des vins rouges; pour les vins blancs, nous manquons de recul pour savoir quel en sera vraiment l’impact», ajoute-t-il.

Nous avons la capacité de faire un grand cru en 2022, par contre, ce sont les dernières semaines avant la vendange qui seront décisives.

Nicolas SchmitpropriétaireMaison viticole Schmit-Fohl

De son côté, Nicolas Schmit table sur un coup d’envoi de la vendange 2022 aux alentours du 5 septembre. «Nous avons la capacité de faire un grand cru en 2022, par contre, ce sont les dernières semaines avant la vendange qui seront décisives», avance prudemment le propriétaire de la maison viticole Schmit-Fohl. Un revers de la météo reste possible, mais actuellement, les rares averses tombées sur un sol très sec génèrent un stress hydrique pour les vignes.

La chaleur a ses déconvenues, et ses atouts

Entièrement bio, les 12,5ha de vignes du domaine ne sont pas irrigués, à l’exception des plus jeunes ceps allant jusqu’à l’âge de trois ans. Si la chaleur est a priori quelque chose de positif, le viticulteur a vu des brûlures apparaître sur les baies suite aux températures : «Dans ce cas, il n’y a plus de jus et c’est une perte de récolte.»

Pour l’instant, le millésime 2022 est prometteur.

Corinne KoxviticultriceDomaine L&R Kox

Corinne Kox a également choisi de ne pas irriguer ses vignes les plus âgées: «Si l’irrigation est régulière, les plantes ne pourront pas s’habituer à ce climat», souligne l’exploitante du . Celle-ci observe aussi quelques atouts générés par la sécheresse, à commencer par l’absence de mildiou et d’oïdium. «Pour l’instant, le millésime 2022 est prometteur», dit-elle.

L’attention est également de mise pour l’organisation de la vendange: si la chaleur persiste avec des températures supérieures à 30°C, la cueillette manuelle des grappes devra débuter très tôt le matin pour s’achever vers 11h afin d’éviter que les raisins ne soient trop chauds, développe Nicolas Schmit.

Des vendangeurs parfois difficiles à recruter

Quant à la main-d’œuvre, le viticulteur basé à Ahn va accueillir une douzaine de saisonniers venus de Pologne pour prêter main-forte aux cinq effectifs permanents. Nicolas Schmit peut compter sur l’aide d’un collaborateur polonais qui le met en relation avec des vendangeurs fidèles puisque certains reviennent depuis plusieurs années. Toutefois, notre interlocuteur admet que le recrutement est de plus en plus difficile au fil des années.  Sa consœur de Remich compte de son côté sur une équipe de vendangeurs issus de la Grande Région.


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L’an dernier, l’Adem et l’IVV ont  pour certaines des 266 exploitations de la Moselle. «Au niveau de la disponibilité, nous pouvons compter sur des personnes de la Grande Région, mais aussi de Pologne et de Roumanie. Mais dans ces deux pays, je pense que les opportunités sur le marché du travail se sont améliorées, et donc moins de ressortissants font la longue route pour venir faire les vendanges au Luxembourg», détaille Serge Fischer.

En 2021, année marquée par un printemps froid et , les vendanges avaient débuté fin septembre en Moselle luxembourgeoise pour une production totale d’environ 100.000 hectolitres. Au total, le vignoble luxembourgeois regroupe 1.276,6ha de vignes, dont 99% exploitées par des viticulteurs basés au Grand-Duché.