Plusieurs phénomènes conjoints ont conduit, au cours des dernières années, à une évolution importante des besoins des investisseurs privés, et donc à une adaptation des pratiques des family offices qui structurent leurs placements. Parmi ces principales nouveautés, on peut pointer les nouveaux types d’investissements qui sont désormais disponibles sur le marché. «La montée en puissance des fonds alternatifs, notamment en private equity ou venture capital, permet désormais aux investisseurs de diversifier considérablement leurs actifs. Cette volonté de ne pas placer tous ses œufs dans le même panier n’est certes pas neuve, mais les possibilités sont désormais bien plus nombreuses, et l’appétit de nos clients pour ces produits est clairement en hausse”, explique Richard Behmer, Head of Private Wealth, IQ-EQ Luxembourg.
La montée en puissance des fonds alternatifs, notamment en private equity ou venture capital, permet désormais aux investisseurs de diversifier considérablement leurs actifs
L’attrait que représentent désormais ces classes d’actifs n’est pas sans conséquence sur le travail des family offices. «Le private equity, typiquement, est un investissement qu’on fait sur le long terme, poursuit Richard Behmer. Cela implique donc d’apporter un soin particulier au processus de due diligence qu’on mène systématiquement avant d’investir dans un actif de ce genre, mais aussi de bien évaluer quel type de véhicule l’on souhaite privilégier, ainsi que la façon dont on se positionne, etc.»
Nouvelle génération, nouvelles envies
A cette première évolution, il faut ajouter la transition historique qui s’opère entre la génération des baby-boomers, qui a constitué un capital significatif, et celle qui suit. Cette nouvelle génération a souvent d’autres envies en matière d’investissement. «Il y a encore quelques années, on faisait surtout en sorte de pérenniser les investissements tels qu’ils avaient été réalisés par la famille. Aujourd’hui, les jeunes générations conservent certes une partie de ces placements, mais elles n’hésitent pas non plus à se tourner vers d’autres horizons, notamment du côté des fonds alternatifs. Leur volonté est de combiner leur héritage et leurs propres intérêts, mais cela implique également de repenser ou modifier en profondeur les structures qui avaient été mises en place dans le passé», indique le Head of Private Wealth d’IQ-EQ Luxembourg. Par ailleurs, certains membres de cette nouvelle génération vivent souvent dans des pays lointains, ce qui ajoute à la complexité de chaque situation familiale.
Parmi les autres besoins exprimés par cette nouvelle génération, on trouve aussi l’envie de laisser un autre type d’empreinte en donnant du sens à ses placements, soit par le biais de l’investissement durable ou à impact que privilégient de plus en plus les jeunes investisseurs ou en finançant des projets philanthropiques. «Il est devenu crucial aujourd’hui de montrer que le succès de son business peut s’accompagner d’un certain sens des responsabilités, relève Richard Behmer.
La tentation du réglementé
Cette diversification des portefeuilles entraîne, à elle seule, une plus grande complexité du travail des family offices. Complexité qui se voit renforcée par l’augmentation et l’évolution réglementaire qui touche le secteur financier depuis plusieurs années et qui porte sur de nombreux aspects: importance de la substance, nécessité d’être transparent sur la nature des investissements réalisés, arrivée de nouveaux produits, cadrage renforcé des placements durables, etc. “Ces différents éléments font qu’il est plus nécessaire que jamais d’aborder chaque client au cas par cas et de définir avec eux quelle serait la meilleure solution. Cela implique une grande spécialisation des membres de nos équipes, notamment sur les questions de compliance, et cela passe souvent par la constitution de véhicules plus sophistiqués, pour lesquels les clients ont nécessairement besoin d’être accompagnés par des experts”, estime Richard Behmer.
Il est devenu crucial aujourd’hui de montrer que le succès de son business peut s’accompagner d’un certain sens des responsabilités
Cette sophistication passe notamment par des opérations de co-investissement (joint venture) plus courantes qu’il y a quelques années, mais aussi par la mise en place de structures sur mesure, comme les fonds dédiés (private funds ou family funds). “Ces fonds sont destinés à des familles très fortunées, et bénéficient d’une réelle plasticité. On peut faire en sorte d’impliquer certains membres de la famille et de ne pas intégrer ceux qui ne souhaitent pas y jouer un rôle actif, inclure certains membres du family office, etc. Mais il s’agit aussi de structures plus réglementées, ce qui représente une vraie évolution. Il y a quelques années, il était complexe de positionner le réglementé alors qu’aujourd’hui on nous le demande parfois explicitement”, conclut Richard Behmer.
L’expertise d’acteurs spécialisés dans les services aux fonds alternatifs comme IQ-EQ s’avère plus précieuse que jamais pour guider ces familles face aux évolutions de ces dernières années… et celles à venir.