Véhicules connectés , sécurité ou occasion manquée  (Photo: Incert)

Véhicules connectés , sécurité ou occasion manquée  (Photo: Incert)

La voiture autonome fait l’objet de nombreuses projections vers un déploiement de masse, avec des véhicules toujours plus intelligents. Une étape majeure concerne les échanges d’informations en temps réel entre véhicules et équipements routiers. La cybersécurité est au cœur des enjeux.

Comment communiquent les véhicules connectés et autonomes?

Les évolutions technologiques touchent toutes les populations, allant du véhicule particulier aux transports en commun et aux transports de fret. Elles permettent aux véhicules de communiquer entre eux (V2V: Vehicle to Vehicle) et avec des infrastructures routières (V2I: Vehicle to Infrastructure). Les échanges d’informations se font via, entre autres, le Wifi, les connexions cellulaires dont la 5G à venir, ainsi que des connexions satellites, Bluetooth ou encore le NFC (Near Field Communication).

L’objectif affiché du véhicule de demain est d’améliorer l’expérience mais aussi la sécurité du conducteur. C’est pour cette raison que de nouveaux services voient le jour, toujours plus personnalisés afin de s’adapter aux habitudes du conducteur et à l’environnement dans lequel il se déplace. Ils génèrent des données en masse à hauteur de 4To par jour, dont des données de localisation, des flux d’images, des statistiques sur les vitesses de déplacement, ou encore des données d’infotainment (Infodivertissement en français).

À terme, après généralisation sur les différents parcs de véhicules, l’exploitation de ces données va permettre de fluidifier le trafic, d’optimiser la consommation d’énergie, d’éviter des accidents et d’offrir une expérience de conduite de nouvelle génération.

Quels sont les risques et enjeux engendrés par ces flux d’informations?

La multiplication des types d’échanges provenant des différents équipements et des canaux de communication crée des brèches au travers desquelles les hackers peuvent s’infiltrer. Le risque le plus connu est celui de la prise de contrôle du véhicule. Des tests ont été effectués et ont montré que les hackers peuvent corrompre des fonctions critiques comme le freinage ou la trajectoire du véhicule.

Un autre risque qui touche également le conducteur est le vol de données. Ce risque est non négligeable car les informations qui sont générées ont une très forte valeur puisqu’elles portent sur le conducteur et ses habitudes. Les logiciels intégrés aux véhicules, quant à eux, sont soumis à de potentielles défaillances techniques et erreurs qu’ils doivent être capables de gérer et corriger efficacement. Pour cela, les constructeurs avancent étape par étape afin de pouvoir intégrer sur le marché des innovations abouties. Les barrières de péage se souviennent encore du régulateur de vitesse «fou».

Enfin, la densité du trafic peut aussi représenter un danger, notamment parce qu’un véhicule autonome pourra générer la quantité importante de 1Go d’informations par seconde. Plus il y a de véhicules, plus le risque que le partage des données ne se fasse pas de manière adéquate augmente. Il faudra donc être en mesure de gérer en temps réel la totalité des données des véhicules sans interruption. Ces flux seront traités de manière automatisée grâce à l’intégration de l’intelligence artificielle au sein des véhicules.

Comment assurer au conducteur une sécurité de l’information et de ses données? 

Plus les véhicules seront autonomes, plus les enjeux se multiplieront en termes de cybersécurité. Des mesures juridiques nationales mais également internationales doivent prochainement être mises en place pour réglementer la mobilité intelligente. Au niveau de l’Union Européenne, des décisions sont en train d’être prises comme l’utilisation de la 5G pour les véhicules connectés, qui a été jugée plus fiable et réactive que la connexion Wifi même si tous les acteurs ne s’accordent pas sur ce point.

Concernant la gestion des données, chaque cas de figure doit pouvoir être envisagé et les risques analysés afin de mettre en place des architectures sécurisées, adaptées et capables d’évoluer dans le temps. De la même manière que l’agence publique INCERT sécurise des documents de voyage électroniques grâce à une PKI (Public Key Infrastructure), les mesures européennes sur les véhicules de demain comprennent également cette approche. Il faudra aussi pouvoir assurer la confidentialité, l’authenticité et l’intégrité des flux d’informations.

L’optimisation et la capacité d’adaptation de ces mesures permettront de voir un jour la mise en circulation de véhicules entièrement autonomes, en toute sécurité, au sein des futures villes intelligentes. Un changement majeur qui accompagnera dans le même temps la transition énergétique.