Autopolis emploie 300 personnes à Bertrange. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Autopolis emploie 300 personnes à Bertrange. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Le groupe néerlandais Van Mossel vient de racheter le concessionnaire multimarque Autopolis au belge Alcopa. Une opération réalisée dans le cadre d’une stratégie qui vise à le rendre leader du Benelux.

Les mouvements de rapprochement, de fusion-acquisition vont se poursuivre dans le secteur automobile. Un marché où les acteurs doivent proposer des solutions de mobilité au-delà de la «simple» vente et disposer d’une taille critique suffisante pour répondre aux exigences des marques, voire en proposer plusieurs sous une même enseigne.

L’acquisition d’Autopolis par le groupe néerlandais Van Mossel, officialisée ce vendredi, est un cas de figure représentatif de cette tendance de fond. En plus du multimarque basé à Bertrange, Van Mossel reprend toutes les concessions Fidenco en Belgique, le tout ayant été détenu jusqu’alors par le groupe familial belge Alcopa (présent au Luxembourg depuis 1995).

Seule exception: l’exploitation de la marque Volvo qui se poursuivra en tandem, les deux partenaires (Van Mossel avait déjà racheté à Alcopa les concessions GMAN et Bruyninx) affirment partager vision et valeurs au moment de la présentation de cette transaction, dont le montant n’est pas communiqué.


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Selon son rapport annuel 2019, le groupe, qui indique employer plus de 4.000 personnes (dont 300 personnes chez Autopolis), génère un chiffre d’affaires de 2,6 milliards d’euros (hors acquisitions futures) pour des ventes de 120.000 véhicules par an. De quoi revendiquer la place du «plus grand groupe automobile dans le Benelux.»

Des chiffres auxquels il faudra ajouter les résultats d’Autopolis issus de la vente estimée à 8.000 véhicules par an dans 13 marques: Volvo, Opel, Hyundai, Suzuki, Fiat, Jeep, Alfa Romeo, Abarth, MG, Maxus, Cadillac, Chevrolet et Corvette. La nouvelle carrosserie ouverte depuis le début de l’année est le dernier investissement majeur en date pour l’antenne luxembourgeoise, qui rapportera désormais à la branche belge de Van Mossel. 

Le management local, dirigé par l’administrateur délégué Marc Devillet, est amené à rester en place.  Matic Zorman / Maison Moderne

Le management local, dirigé par l’administrateur délégué Marc Devillet, est amené à rester en place.  Matic Zorman / Maison Moderne

70 ans d’histoire

Cette «plus grande reprise de l’histoire de Van Mossel» complète le développement d’un groupe dont l’origine remonte à 1941, lorsque le fondateur Wilhelm Bernardus Jesaias Van Mossel obtint son diplôme d’aptitude professionnelle de gestion d’une entreprise automobile et d’un garage. Débutant comme stagiaire durant ses études en 1982, Eric Berkhof y aura gravi tous les échelons jusqu’à reprendre l’entreprise en juillet 1988.

Eric Berkhof, fondateur et CEO du groupe Van Mossel, et Koen Claesen, CEO pour la Belgique et le Luxembourg. (Photo: Van Mossel)

Eric Berkhof, fondateur et CEO du groupe Van Mossel, et Koen Claesen, CEO pour la Belgique et le Luxembourg. (Photo: Van Mossel)

«Pour le groupe Van Mossel Automotive, les nouvelles reprises marquent une étape de plus dans le succès en dehors des frontières néerlandaises», souligne le communiqué. Son empreinte était jusqu’ici marquée aux Pays-Bas, puis s’est étendue début 2019 en Flandre avec une série de rachats, avant d’émailler le sud de la Belgique, puis le Luxembourg. Le groupe compte aujourd’hui environ 250 établissements dans le Benelux.

«Nous sommes ravis de faire notre arrivée au Luxembourg où nous avions déjà une petite activité dans le leasing (depuis début 2019, ndlr)», déclare Eric Berkhof, fondateur et CEO du groupe Van Mossel Automotive. «La reprise d’Autopolis nous fait passer dans une autre dimension.»

«Cette opération nous permet de poursuivre le développement d’un modèle centré sur les besoins du client en matière de mobilité», ajoute Koen Claesen, CEO pour la Belgique et le Luxembourg.

Cet achat permet aussi de jouer un effet de synergie quant aux plateformes et autres outils informatiques utilisés pour servir un client. «La base financière dont vous pouvez disposer s’avère importante», pointe Eric Berkhof, qui confirme que «le paysage va continuer à évoluer et nous comptons bien prouver que nous avons la bonne formule pour servir le client. D’autres confrères proposent ce même modèle, mais nous entendons bien capter une grande part du marché.»

La transaction, menée avec BNP Paribas Corporate Finance, a été soumise à l’Autorité belge de la concurrence (ABC) et devrait être validée d’ici fin novembre.