Valéry Giscard d’Estaing est décédé mercredi soir à Tours à l’âge de 94 ans. L’ancien président de la République était hospitalisé depuis la mi-novembre après avoir été infecté par le Covid-19. Le 14 septembre, il avait déjà été admis dans un hôpital parisien pour une «infection aux poumons».

Élu à la présidence en 1974, il est alors âgé de 48 ans. Arrivé au gouvernement en 1959, il a été plusieurs fois ministre. Son arrivée à la tête de l’État fait souffler un vent de modernité avec l’abaissement de la majorité à 18 ans ou la dépénalisation de l’avortement. Il crée aussi ce qui est alors le G7 et commence à redéployer avec force l’axe franco-allemand. Premier non-gaulliste à l’Élysée, il enterre aussi les «Trente Glorieuses». Il est aussi un président «people», s’affichant au ski ou s’invitant dans le salon des Français, ce qui tranchait avec De Gaulle ou Pompidou.

Mais un ralentissement économique, le suicide de l’un de ses ministres, l’affaire des diamants offerts par Bokassa et une inflexion de sa politique vers plus de conservatisme vont lui faire rater sa réélection en 1981, battu par François Mitterrand.

Issu du centre droit libéral et démocrate-chrétien, VGE poursuivra son activité politique, devenant notamment le président de l’Union pour la démocratie française. Il s’efface au cours de la seconde moitié des années 90, mais en 2001, il prend la tête de la Convention pour l’Europe, chargée de rédiger une Constitution européenne, qui sera rejetée par référendum.

Polytechnicien, énarque, économiste brillant issu de la grande bourgeoise, auteur de plusieurs ouvrages, il est élu en 2003 à l’Académie française. Sa dernière apparition publique remontait au 30 septembre 2019, lors des funérailles de Jacques Chirac.