Avec 401 voix contre 282, la candidature d’Ursula von der Leyen à un second mandat à la tête de la Commission européenne a été validée. Si le scrutin était à bulletin secret, 401 voix représentent exactement le nombre de députés de sa majorité – soit 188 PPE, 136 S&D et 77 Renew. Le ralliement espéré par Ursula von der Leyen de députés verts et de membres du CRE n’a pas eu lieu. Pas plus que les défections craintes, notamment au sein du PPE.
282 députés ont voté contre alors que 15 se sont abstenus. Sept bulletins ont été considérés comme blancs. relatifs aux contrats passés par la Commission avec l’industrie pharmaceutique lors de la crise du Covid ce 17 juillet n’auront donc pas eu d’impact sur l’élection.
La feuille de route
Réélue. Mais pour quel programme?
Devant les députés, Ursula von der Leyen a présenté sa vision d’une Europe plus forte et plus prospère. Vision assortie de propositions destinées à élargir sa base électorale constituées par le PPE, le S&D et Renew aux verts et au groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE) de Giorgia Melloni. Parmi les principales propositions, il y a un nouveau pacte sur l’industrie propre «pour encourager la décarbonation et la croissance industrielle», un plan pour l’agriculture «qui s’adapte au changement climatique», un fonds européen pour la compétitivité destiné à soutenir l’innovation, un plan européen pour le logement abordable, une feuille de route pour les droits des femmes, le doublement du personnel d’Europol et le triplement de nombre de gardes-frontières et de garde-côtes européens, pour le porter à 30.000 personnes.
La présidente sortante a également proposé un bouclier européen pour la démocratie, afin de lutter contre la manipulation de l’information et l’ingérence étrangère. En matière de politique étrangère, elle a réaffirmé le soutien indéfectible de l’UE à Kiev, en rappelant que «l’Europe restera aux côtés de l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra». Elle a également appelé à la fin des hostilités sur la bande de Gaza.
Quatre nouveaux champs de compétence
La Commission Von der Leyen II comptera quatre nouveaux ressorts comme autant de nouvelles priorités politiques à se répartir entre les 27 commissaires qui la composeront.
Il y aura d’abord un Commissaire en charge du logement «en vue de remédier à la crise du logement qui touche tous les États membres». Un tel poste était une demande des socialistes européens durant la campagne. .
Un commissaire aura en charge la Méditerranée « afin de favoriser la stabilité et la coopération régionales» dans une région du globe charnière dans la crise migratoire que traverse l’Union ces dernières années. , les ONG critiquant une volonté de passer des accords politiques avec des régimes peu soucieux de démocratie et de droits de l’homme.
Un commissaire affecté à l’équité intergénérationnelle aura la charge de définir des politiques qui tiennent compte des besoins des générations futures. On peut y voir un signe d’une volonté politique de définir des seuils minima en termes de retraites à l’instar de ce qui s’élabore pour un salaire minimal européen. Enfin, un nouveau poste de commissaire chargé de la défense dont le rôle sera de diriger l’Union européenne de la défense. Il ne s’agit pas ici de mener des opérations militaires, mais d’accélérer la croissance des capacités européennes de production d’équipements de défense. À plus court terme, sa première mission consistera à mettre en place un système de défense aérienne complet pour protéger l’espace aérien européen. Ce qui constituerait selon Ursula von der Leyen «un symbole fort de l’unité européenne en matière de défense».
Ce 19 juillet, la première séance plénière de la dixième législature du Parlement européen s’achèvera par la constitution des commissions parlementaires.