L’enfer devait commencer en janvier. En tout cas dans la grande distribution. Fini d’insister à la caisse d’un supermarché pour que l’hôtesse de caisse accepte d’encaisser dix chèques-repas pour payer… un aspirateur. Avec le déploiement des cartes à puces, les avantages accordés aux salariés seront – en théorie – strictement consacrés à acheter de la nourriture, dans les restaurants ou dans les supermarchés.
L’enfer, ce devait être, pour ces mêmes caissières, de bien séparer les produits des charriots de leurs clients. Avec le partenariat annoncé entre le nouvel acteur venu de Belgique, Up, et le leader de la grande distribution, Cactus, la technologie sur le terminal sera capable de débiter la carte pour les chèques-repas automatiquement jusqu’au plafond prévu tandis que le client devra s’acquitter du reste de la facture. Un progrès à plusieurs bandes puisque la logistique qui va de la collecte des chèques à la comptabilité finale en sera facilitée pour le commerçant.
«Chez Cactus, Up Luxembourg ne représente pas simplement un fournisseur offrant un moyen de paiement supplémentaire, mais un partenaire engagé partageant une vision commune: celle du meilleur service au client en cohérence avec notre valeur “Fir Iech do!”», s’enthousiasme le directeur du marketing de Cactus, Gilles Feipel. «Cette collaboration soigneusement élaborée intègre des éléments tels que l’innovation, la proximité et l’efficacité et nous voyons en ce partenariat une option de paiement très intéressante pour nos clients communs.»
Objectif: 30% du marché
Si personne n’en parle, évidemment que le groupe luxembourgeois a aussi un intérêt certain à privilégier un acteur qui propose une commission moins élevée que les deux acteurs qui se partageaient le marché jusqu’ici.
«Avec le soutien de Cactus, nous abordons sereinement les grands défis des mois à venir, à savoir convaincre les responsables des ressources humaines qu’il existe une troisième voie pour mieux gérer leurs avantages extra-légaux. Le soutien de Cactus marque une nouvelle ère des chèques-repas pour les commerçants et avec les commerçants», explique la country manager d’Up, Alicia Brun, non contente d’avoir déjà signé deux autres enseignes bien connues, Auchan et Colruyt.
L’activation du service est en cours et sera complètement opérationnelle sous peu.
À son arrivée au Luxembourg en juin, le fondateur de la marque en Belgique et CEO, Jean-Louis Van Houwedoubler, avait annoncé la couleur: doubler la taille du marché des utilisateurs luxembourgeois de chèque-repas à 200.000 (contre 80.000 aujourd’hui selon les chiffres officiels) et prendre 30% des parts.