«Octobre 2022 est très différent d’octobre 2021 et d’octobre 2020... Nous avons appris à vivre avec un virus qui a tué 6,5 millions de personnes dans le monde», a déclaré . C’est ainsi que le recteur de l’Université du Luxembourg a entamé son discours, face à un auditorium rempli d’un mélange d’étudiants, de professeurs et d’autres membres de la communauté universitaire, lors de l’événement sonnant la rentrée académique 2022-2023.

Il a ensuite utilisé l’exemple de la réaction des experts luxembourgeois à la pandémie pour illustrer l’importance de la recherche dans le pays. Le groupe de travail national, coordonné par l’Uni et le LIH, en collaboration avec d’autres centres de recherche publics, avait réuni des experts des secteurs de la santé, des mathématiques, de l’économie ou encore de la logistique, afin aider les décideurs à naviguer en territoire inconnu.

La santé et la médecine, une priorité pour l’Uni

Concernant les projets futurs, Stéphane Pallage a expliqué que l’université avait trois grands «axes» prioritaires pour la prochaine décennie: la santé et la médecine, la transformation numérique et le développement durable.

Trois programmes spécialisés destinés aux étudiants titulaires d’un master en médecine – – avaient été lancés en 2021 et on voit déjà se multiplier les programmes de médecine pour l’année universitaire 2022-2023. «La troisième année du bachelor en médecine a été inaugurée en septembre, ce qui signifie que nous aurons bientôt nos premiers diplômés», a déclaré le recteur.

Stéphane Pallage et le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, , ont tous deux mentionné quatre nouveaux programmes d’études en sciences infirmières spécialisées qui seront mis en place à partir de septembre 2023. L’année suivante, trois autres programmes de bachelor seront ajoutés, permettant aux étudiants de devenir sages-femmes, assistants médicaux techniques en radiologie ou infirmiers responsables des soins généraux. Avec ces nouveaux programmes, ainsi qu’avec l’introduction d’un doctorat en médecine, Claude Meisch a déclaré que le Luxembourg assume «une plus grande responsabilité pour garantir qu’un nombre croissant de médecins seront formés dans le pays». Cela permettra également de promouvoir un «système de santé qualitatif et efficace».

Il y aura également de nouveaux programmes de master dans d’autres domaines stratégiques: et cybersécurité, soutenant le deuxième axe. En ce qui concerne l’avenir d’une autre priorité de l’université – le développement durable – le recteur a annoncé qu’un nouveau centre de recherche interdisciplinaire axé sur ce défi verrait le jour dans les années à venir. «Un concours d’idées mondial sera bientôt lancé pour identifier le futur leader de ce nouveau centre», a-t-il ajouté.

«Les universités sont des lieux de paix et de liberté»

«Mais ce n’est pas seulement une pandémie qui a changé nos vies», a souligné . La guerre fait désormais rage sur le continent européen, et «en défendant son intégrité, l’Ukraine défend aussi notre liberté». L’Uni ayant ouvert ses portes aux universitaires ukrainiens déplacés, elle a accueilli plus de 120 personnes. Elle héberge également les données des universités ukrainiennes craignant la destruction de leurs serveurs, dans le but de préserver la «mémoire numérique de la recherche ukrainienne».

«Les universités sont des lieux de paix et de liberté», a déclaré le recteur de l’université. «Ce sont des lieux dans lesquels l’inclusion occupe une place centrale. Notre communauté est active dans le soutien des droits de l’Homme partout où ils sont menacés», a-t-il ajouté, offrant son soutien et sa solidarité aux manifestants violemment réprimés, et notamment aux femmes en Iran.

Une université de renommée internationale et une recherche de qualité

L’Université du Luxembourg, fondée en 2003, est remarquable par son caractère international. Le classe d’ailleurs l’institution au 3^e rang mondial pour son ouverture internationale. Elle compte en effet environ 7.000 étudiants de 135 nationalités différentes.

«L’une des clés, sinon la clé, du succès du Luxembourg, que ce soit en matière de recherche ou d’enseignement, est la qualité», a déclaré Claude Meisch, raison pour laquelle assurer l’optimisation de cette qualité est l’une des priorités du ministère.

L’une des clés, sinon la clé, du succès du Luxembourg, que ce soit en matière de recherche ou d’enseignement, est la qualité.

Claude Meisch, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

Stéphane Pallage et Claude Meisch ont tous deux fait référence au classement élevé du Luxembourg dans leurs discours - il  (sur 539) sur la liste des jeunes universités. Et il convient de noter l’amélioration de son score en matière de recherche: l’Uni compte plus de 1.000 projets de recherche en cours et a produit 2.238 publications en 2021.

«Tous les succès de l’Université du Luxembourg mentionnés précédemment sont certainement les fruits du travail de nombreuses personnes», a déclaré le ministre, mais il ajoute que son recteur, Stéphane Pallage, est sans aucun doute largement responsable de ce succès. Ce dernier, qui a pris calmement les rênes de l’université dans une période de turbulence, a conduit le développement de l’Uni dans les domaines de la recherche et de l’enseignement, et a renforcé la prééminence de l’institution au niveau international.

Une institution florissante, attrayante et prospère

Des prix d’enseignement et d’initiative étudiante ont également été décernés à plusieurs professeurs et chercheurs des différentes facultés ainsi qu’à des étudiants. Les commentaires accompagnant les prix ont fortement insisté sur la qualité de l’enseignement, le dévouement, et la volonté des professeurs d’aider les étudiants à réussir, et ont démontré les avantages de l’éducation à l’université luxembourgeoise.

Stéphane Pallage a noté que quelque 50% des étudiants restent au Luxembourg après l’obtention de leur diplôme. Embauchés par l’industrie, les banques et d’autres entreprises, ils contribuent à leur tour à l’économie du Grand-Duché.

Une conférence du professeur John Scheid sur la pertinence de la recherche fondamentale, ainsi que des intermèdes musicaux du pianiste Nicolas Leydenbach, étudiant en licence d’éducation musicale à l’Uni, ont complété le programme.

Stéphane Pallage a terminé son intervention en déclarant: «Les performances de nos professeurs et chercheurs dans les sphères locales et internationales rendent jaloux beaucoup de recteurs. La vérité est que nous avons une équipe formidable qui a été capable de remplir toutes les missions de l’université – et plus encore – tout au long de la pire crise sanitaire que le monde ait connue depuis 100 ans. L’équipe des chercheurs et du personnel est le véritable joyau de cette université et de ce pays.»

L’équipe des chercheurs et du personnel est le véritable joyau de cette université et de ce pays.

Stéphane Pallage, recteur de l’Uni

Le recteur, qui quittera l’université à la fin de l’année et sera , insiste sur le fait que son discours n’est pas un adieu: le début d’une nouvelle année scolaire est une raison de faire la fête, et les projets pour l’automne sont nombreux.

Cet article a été rédigé par  en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.