À travers une étude internationale, les scientifiques du Luxembourg Institute of Health (LIH) ont aidé à décrypter comment les cellules immunitaires trouvent leur chemin dans notre organisme. Le secret? Un code chimique complexe formé par les chimiokines – de petites protéines messagères – et leurs récepteurs, appelés GPCR, une grande famille de capteurs à la surface des cellules qui détectent et traduisent des signaux pour guider leur comportement.
Grâce à une technologie de pointe développée au Luxembourg, Interactomics et Biosensor, les chercheurs ont montré qu’en modifiant seulement quelques acides aminés dans ces protéines, on pouvait reprogrammer la trajectoire des cellules. Cela ouvre la porte à des traitements sur mesure, comme des globules blancs redirigés vers des tumeurs ou des zones infectées, transformant ainsi notre compréhension – et peut-être bientôt notre usage – du système immunitaire dans des domaines tels que l’immunothérapie et la médecine régénérative.
«C’est extrêmement enthousiasmant de constater que ces segments protéiques courts et non structurés souvent négligés détiennent en réalité la clé d’une communication cellulaire hautement sélective», a dit le codirecteur du groupe Immunopharmacologie et interactomique au LIH, Dr Andy Chevigné.
«Ce projet illustre comment la science des données, la biologie structurale et la pharmacologie de pointe peuvent s’unir pour répondre à l’une des questions les plus complexes en immunologie: comment une cellule sait-elle où aller?», a ajouté la codirectrice du groupe Immunopharmacologie et interactomique au LIH, Dr Martyna Szpakowska.
Menée par le LIH, cette avancée a été rendue possible grâce à une collaboration étroite avec le St. Jude Children’s Research Hospital aux États-Unis et le Medical College of Wisconsin. Le projet a également bénéficié de nombreux soutiens financiers, dont ceux du Fonds national de la recherche du Luxembourg, de la Fondation Cancer et d’organisations internationales telles que les National Institutes of Health ou AstraZeneca.