Les underwriters sont employés autant par des compagnies d’assurances que des banques commerciales ou d’investissement. (Photo: Shutterstock)

Les underwriters sont employés autant par des compagnies d’assurances que des banques commerciales ou d’investissement. (Photo: Shutterstock)

Cet été, Paperjam met en lumière certains métiers méconnus, mais essentiels sur la place financière. Comme celui d’underwriter, en charge de calculer la probabilité et le niveau de risque d’une transaction. Un métier où les mathématiques et la diplomatie sont primordiales.

L’une des missions principales des professionnels du secteur financier est de gérer le risque. Le risque étant la possibilité que les rendements réels d’un investissement diffèrent du résultat attendu. Si le niveau et la probabilité de risque associés à une transaction s’avèrent trop élevés, cette dernière est en général annulée. Pour calculer tant la probabilité que le niveau de risque, les institutions financières font appel à des underwriters.


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Bien qu’œuvrant en partie dans les coulisses, les underwriters endossent un rôle prépondérant avant toute entrée en relation d’affaires ou prise de décision commerciale. Leur champ d’action s’étend aujourd’hui à l’ensemble des activités commerciales des professionnels de la finance, qu’il s’agisse de banques commerciales, de banques d’investissement ou de compagnies d’assurances.

Un métier historique

Historiquement, le métier d’underwriter est né avec l’essor du commerce maritime international et de son financement. Afin de se protéger contre le risque de perte d’un bateau et de sa cargaison, les armateurs ont développé des assurances dédiées. Des hommes d’affaires, qui ont donné naissance par la suite au métier d’underwriter, assumaient financièrement le risque de perte en échange d’un taux d’intérêt en fonction du type de bateau, de son équipage et de sa destination. La première mention du métier d’underwriter dans l’histoire maritime remonte à 1350.

Il existe quasiment autant de types d’underwriters que de produits financiers. Les plus connus par la clientèle de détail restent cependant les underwriters spécialisés dans les prêts hypothécaires. Ces derniers sont approuvés à la suite d’un calcul de risque basé sur les revenus, les antécédents de crédit et les ratios d’endettement du demandeur de l’emprunt, mais aussi sur l’évaluation d’un bien immobilier. Pour ces raisons, l’underwriter se trouve en contact direct avec le client. Il lui demande de lui fournir toute une série d’informations et de documents nécessaires au calcul du risque. C’est d’ailleurs à cet égard que l’underwriter se distingue de l’actuaire, dont le rôle est également de calculer des modèles de risque, mais n’est pas en contact avec la clientèle.

Pas que des mathématiques

Selon le même principe que leurs homologues des crédits hypothécaires, les underwiters qui travaillent pour les compagnies d’assurance examinent les demandes de couverture sous l’angle des risques. Il en va de même pour les banques d’investissement qui accompagnent des sociétés lors de leur entrée en bourse. Les underwriters de ces établissements de crédit collaborent étroitement avec les sociétés émettrices et mobilisent leurs réseaux de sociétés d’investissement afin de calculer au mieux le prix d’introduction en bourse.

La mission des underwriters prévaut donc à toute décision commerciale prise par une institution financière. Au regard des modèles qu’ils manipulent au quotidien, les jeunes professionnels qui embrassent la carrière d’underwriter sont généralement issus d’un cursus universitaire en mathématiques, statistique ou économie. Leur environnement de travail intégrant des logiciels de calcul spécifiques, ils doivent en outre disposer de robustes compétences en langage de programmation tel que le SQL. En contact avec la clientèle, il leur est également demandé de développer des «soft skills» relationnelles et un sens de la diplomatie.

Rendez-vous jeudi prochain avec le métier de trésorier de banque.