Le ministre de l’Économie, Lex Delles, devant le projet de densification et d’extension du Triangle Vert. (Photo: ministère de l’Économie)

Le ministre de l’Économie, Lex Delles, devant le projet de densification et d’extension du Triangle Vert. (Photo: ministère de l’Économie)

Entouré des présidents de deux syndicats intercommunaux, le ministre de l’Économie, Lex Delles (DP), a présenté mercredi après-midi un projet-pilote, déployé à Ellange-Mondorf et Wiltz, qui permettra aux PME des deux zones d’activités économiques de maximiser la surface disponible.

Exactement 40 ans après le lancement du jeu Tetris, le ministre de l’Économie, Lex Delles (DP), en a relancé une version luxembourgeoise et moderne, ce mercredi après-midi: puisque les surfaces constructibles du pays ne sont pas extensibles à l’infini et que les PME des zones d’activités économiques qui ont du succès risquent l’étouffement, un nouveau dispositif sera testé au Triangle Vert d’Ellange-Mondorf et au Salzbaach de Wiltz.

Il s’agit, sur les sites existants, concédés pour 30 ans à des entreprises, de leur permettre de construire non plus en largeur mais en hauteur, jusqu’à 30 mètres, pour ajouter une couche ou deux couches de surfaces, qu’elles pourront occuper, en fonction de leurs activités, pour la production ou pour leurs services administratifs ou de support, ou même louer à des PME qui répondent au cahier des charges des zones d’activités économiques.

Pas tout à fait question d’y tolérer des commerces qui n’auraient aucun lien avec les PME déjà sur place; pas du tout question d’y accepter des projets de bureaux-satellites dont sont friands les Big Four, a précisé le ministre.

Mutualiser parkings, crèches ou cantines

Sur les extensions de ces ZAE, il s’agira d’optimiser l’occupation du terrain en fonction des besoins des PME qui voudraient s’y installer. Les communes impliquées dans ce projet-pilote ont lancé des appels à candidatures pour pouvoir mesurer l’appétit, en surface, de ces entreprises et pouvoir faire du sur-mesure. Autrement dit, ne plus perdre le moindre centimètre de surface.

L’autre dimension du projet-pilote est de mutualiser ce qui peut l’être. Pourquoi créer des parkings pour toutes les entreprises présentes sur une zone si on peut, comme sur l’Automotive Campus de Bissen, avoir un seul parking pour tout le monde? Pourquoi avoir des cantines ou des espaces de loisirs dans chaque entreprise si on peut imaginer des espaces mutualisés où tout le monde viendrait faire sa tambouille au même endroit ou passer sa pause déjeuner dans un petit parc vert? Pourquoi ne pas imaginer des crèches communes qui libérerait les salariés de l’exigence de devoir déposer leurs enfants ailleurs? Le ministre a ajouté aussi la mutualisation des moyens de production d’énergie verte que ce soit via des éoliennes ou un système de chauffage centralisé par biogaz.

La double page de présentation du projet évoque aussi «une réflexion sur le logement afin d’offrir aux salariés de zones d’activités économiques la possibilité de se loger à proximité de leur travail» qui rappelle la volonté du gouvernement de répondre à la question du logement pour les salariés, comme avec l’exonération fiscale partielle des primes versées par les entreprises à des fins de location d’un logement pour leurs salariés sera introduite.

Créer des emplois pour 2.000 personnes

Les deux zones retenues dans cette première phase ont un autre point commun: une «arrière-pensée» de développement communal. «Nous voulons créer des emplois et nous manquons de terrains pour le faire, sachant que Wiltz devrait accueillir 3.000 nouveaux habitants dans les années à venir», a expliqué le président du syndicat intercommunal de la zone d’activités économiques de Wiltz, Albert Waaijenberg. Wiltz comptait en fin d’année 8.900 habitants, c’est donc un tiers de plus.

«Nous voulons préserver le statut de village de Mondorf-les-Bains et pouvoir déplacer les PME qui le souhaiteraient vers cette zone», a expliqué de son côté le président du syndicat intercommunal du Triangle Vert et bourgmestre de Mondorf, Steve Reckel. Sachant que 80% des salariés qui travaillent sur cette zone n’habitent pas au Luxembourg.

Le président du syndicat intercommunal de la zone d’activités économiques de Wiltz Albert Waaijenberg, le ministre de l’Économie Lex Delles, le président du SIAER et bougmestre de Mondorf Steve Reckel et son vice-président et bourgmestre de Schengen Michel Gloden. (Photo: Maison Moderne)

Le président du syndicat intercommunal de la zone d’activités économiques de Wiltz Albert Waaijenberg, le ministre de l’Économie Lex Delles, le président du SIAER et bougmestre de Mondorf Steve Reckel et son vice-président et bourgmestre de Schengen Michel Gloden. (Photo: Maison Moderne)

Et derrière l’apparente simplicité de ce Tetris se cachent des difficultés de différents ordres, de l’adaptation de la législation à celle des infrastructures de livraison d’énergie, d’eau, d’évacuation d’eau ou de rapport à la nature, qui ont mobilisé des équipes de différents ministères, que ce soit le ministère de l’Économie, des Affaires intérieures, de l’Environnement ou des Transports.

Cap sur 2029-2030

Les prochaines étapes devraient être les modifications des PAG ou PAP à chaque fois que c’est nécessaire, puis la mise au niveau des infrastructures et enfin la construction des nouveaux bâtiments ou les extensions. Jusqu’ici, ont indiqué les promoteurs du projet Ellange-Mondorf-Schengen, six des 48 entreprises présentes au Triangle Vert ont manifesté leur intérêt. Et 22 autres sont sur liste d’attente et en discussions avec le ministère de l’Économie pour s’installer sur l’extension, sur le territoire de Schengen.

«Il n’y a aucune règle commune», a expliqué M. Reckel. «Chaque activité a un autre format, une autre vision et un autre investissement. On ne peut pas comparer l’un à l’autre. S’il y en a un qui veut s’agrandir en largeur, parce que son comodo ne lui permet de s’agrandir qu’en largeur, d’autres ont besoin de plus d’administratif ou de plus d’ateliers. D’autres veulent se diversifier et ajouter un deuxième métier à leur activité de base mais ils n’ont pas les moyens aujourd’hui en termes de place. À l’époque, quand le Triangle Vert a été établi, nous avons fait comme les Romains, nous avons dessiné les parcelles et nous regardions à qui donner les parcelles A, B, C ou D. Ici, nous allons faire totalement l’inverse: nous allons regarder les besoins de l’entreprise qui veut s’installer et nous allons dessiner sa parcelle. Elle n’aura pas un mètre carré en plus.»

Les nouveaux bâtiments devraient être programmé pour autour de 2029-2030.