Yann Grutzmacher, Hugo Pinart et Avery Ligotti trois des initiateurs du premier club d’investissement étudiant au Luxembourg. (Photos: Yann Grutzmacher/Hugo Pinart/Avery Ligotti)

Yann Grutzmacher, Hugo Pinart et Avery Ligotti trois des initiateurs du premier club d’investissement étudiant au Luxembourg. (Photos: Yann Grutzmacher/Hugo Pinart/Avery Ligotti)

L’Anesec lance ce 11 avril à la Chambre de commerce un club d’investissement étudiant, une première au Luxembourg. Pensé par et pour les jeunes, le projet se veut ouvert à toutes et tous, avec l’ambition de rendre la finance accessible au plus grand nombre.

Ce vendredi 11 avril, la Chambre de commerce accueillera une centaine d’étudiants à l’occasion du Career Opportunity Day, événement phare de l’Anesec, l’association des étudiants luxembourgeois en économie et en business. Cette édition marquera également le lancement officiel de l’Anesec Investment Club, une initiative portée par plusieurs membres du comité, avec un objectif assumé: rendre la finance plus accessible.

À l’origine du projet, Avery Ligotti et Yann Grutzmacher, rejoints ensuite par Hugo Pinart. Tous trois issus du système éducatif luxembourgeois et désormais étudiants à Rome, Zurich et Milan, ils se sont inspirés de modèles observés à l’étranger: des clubs d’investissement où l’on apprend à analyser les marchés, gérer un portefeuille ou décrypter les enjeux économiques et géopolitiques. Un format encore absent au Luxembourg. «Pourquoi pas ici?», se sont-ils alors demandé.

Le trio a ainsi imaginé un club structuré, ouvert et surtout inclusif. Peu importe l’âge ou le parcours. «Pourquoi exclure un lycéen ou un professionnel qui souhaite mieux comprendre la gestion de ses finances?», lancent-ils.

Une passerelle vers le monde professionnel

Pensé comme un trait d’union entre études et monde du travail, le club s’articule autour de trois piliers :

— Simulation et éducation: plateforme virtuelle de simulation boursière, modules pédagogiques vulgarisés, webinaires avec des experts. L’ambition: démystifier la finance, sans jargon ni intimidation.

— Analyse financière: les membres les plus actifs publieront des études de cas et des articles sur l’actualité économique. Une manière concrète de se préparer aux entretiens et de valoriser leur profil à travers des productions personnelles.

— Management d’un portfolio: une cellule restreinte de dix personnes prendra en main, sous supervision, un portefeuille de 5.000 euros en argent réel. Chaque décision devra être argumentée, validée par le board et intégrée dans un reporting mensuel accessible à tous. «Plutôt que de laisser dormir l’argent de l’association, pourquoi ne pas en faire un levier pédagogique?», expliquent les trois universitaires.

Le club, à but non lucratif, ne distribuera aucun dividende. Les gains éventuels seront réinvestis, car ici, la priorité reste la transmission.

À la recherche de nouveaux partenaires

Le contenu – en anglais – sera majoritairement diffusé en ligne, via un webinaire mensuel et des ressources en libre accès. Un site internet est en cours de finalisation et une page Instagram devrait prochainement relayer l’actualité économique dans un format pédagogique inspiré de Hugo Décrypte.

Les thématiques abordées iront de la finance durable (ESG) aux fintechs, en passant par la géopolitique, la gestion des risques ou les stratégies d’investissement. Avec un fil conducteur: réconcilier la jeunesse luxembourgeoise avec la culture financière. «Beaucoup n’osent pas s’y intéresser. Par peur ou par méconnaissance. On veut briser cette barrière», affirment-ils.

Soutenus par l’Anesec, les fondateurs ne «sont pas partis de zéro», mais cherchent désormais à élargir leur base de partenaires, à l’image de la Spuerkeess, qui accueillera leur tout premier événement le 14 avril.

En attendant, les journées sont courtes, les nuits encore plus. «On dort peu, mais on avance», plaisantent-ils. Dans un pays où la finance est partout, mais trop souvent réservée à quelques-uns, ces étudiants entendent rendre les clés du coffre à toute une génération. Et peut-être, au passage, changer la façon dont le Luxembourg forme ses futurs décideurs économiques.