Eric Dubois: «Ces plates-formes ont aussi pour but de ne pas dépendre de solutions hébergées à l’étranger pour le traitement de données de nature sensible, comme les données bancaires ou encore en matière de santé.» (Photo: Charles Caratini)

Eric Dubois: «Ces plates-formes ont aussi pour but de ne pas dépendre de solutions hébergées à l’étranger pour le traitement de données de nature sensible, comme les données bancaires ou encore en matière de santé.» (Photo: Charles Caratini)

Le List travaille depuis trois ans sur le développement de nouvelles plates-formes pour augmenter et préserver ses capacités de stockage et traitement de données. Des outils essentiels dans l'intelligence artificielle et les «data analytics». 

Dans les laboratoires du List (Luxembourg Institute of Science and Technology), une soixantaine de chercheurs se dédient au développement de solutions en intelligence artificielle et au traitement des «big data».

«Dans notre département Environnement par exemple, nous exploitons les données et images satellites pour tirer des conclusions ou faire des prédictions», confie à Paperjam le Dr Eric Dubois, directeur du département IT for Innovative Services (ITIS) du List.

«Ces analyses nous permettent de prévenir les risques d’inondations ou de développer de nouveaux outils en agriculture de précision, par exemple. Les données sont interprétées au niveau national et peuvent supporter la décision politique.»

Nous nous devons d’être vigilants et d’anticiper nos besoins.
Dr Eric Dubois

Dr Eric Duboisdirecteur du département IT for Innovative Services (ITIS) List

Dans le département dédié à la transformation digitale des entreprises, les chercheurs s’activent sur d’autres thématiques dont le projet phare s’oriente vers l’industrie 4.0. «À titre d’exemple, nos chercheurs, avec des partenaires industriels tels que Ceratizit, Paul Wurth et Arcelor travaillent sur des projets d’amélioration des processus de production», ajoute le Dr Eric Dubois.

Mais qui dit intelligence artificielle dit aussi «big data». «De plus en plus, nous devons manipuler de grandes masses d’informations et recourir aux domaines de l’intelligence artificielle et de la ‘data analytics’ qui permettent d’établir des prédictions ou de tirer des conclusions à partir des données», ajoute le scientifique.

Rester indépendant

Le nombre de senseurs pour collecter les données sur différents objets et engins est en augmentation, multipliant par la même occasion la quantité d’information à traiter. Face à cette montée du phénomène du «big data», «nous nous devons d’être vigilants et d’anticiper nos besoins», poursuit le Dr Eric Dubois.

C’est pourquoi, en plus de ses capacités de stockage et d’analyse existantes, le List travaille depuis trois ans sur la création d’un centre de ressources, cofinancé par l’institut et le Feder (Fonds européen de développement régional) pour un montant total de 6,4 millions d’euros. 

Le but? Renforcer son expertise, agrandir l’équipe et acquérir de nouvelles plates-formes logicielles et matérielles.

«Ces dernières seront également ouvertes aux chercheurs des autres établissements de recherche, tels que le Liser, le Lih et l’Université du Luxembourg. Ces plates-formes visent aussi à nous permettre d’augmenter notre capacité de stockage et d’analyse des données sur le sol luxembourgeois. Dans le but de ne pas dépendre de solutions hébergées à l’étranger pour le traitement de données de nature sensible, comme les données bancaires ou encore en matière de santé.»

Un partenariat unique en Europe entre le Luxembourg et Nvidia

Le développement de ce centre de ressources du List s’inscrit dans la lignée du , leader mondial des cartes graphiques et calcul IA, entre autres.

Ce partenariat, unique en Europe entre un pays et l’entreprise américaine, consiste à créer un laboratoire commun de recherche «dans le but de soutenir la recherche en intelligence artificielle et en calcul haute performance (‘high-performance computing’)», explique à Paperjam Stefan Krämer, directeur Strategic Alliances Europe chez Nvidia. «Nous croyons que chaque industrie sera rendue possible et améliorée par l’intelligence artificielle – que ce soit dans le domaine de la santé, de la vente au détail ou de la finance», poursuit-il.

Stefan Krämer, directeur Strategic Alliances Europe chez Nvidia. (Photo: Nvidia) Nvidia

Stefan Krämer, directeur Strategic Alliances Europe chez Nvidia. (Photo: Nvidia) Nvidia

Stefan Krämer, directeur Strategic Alliances Europe chez Nvidia. (Photo: Nvidia)

«Dans le domaine des transports, les véhicules autonomes propulsés par l’IA rendront nos routes plus sûres grâce à des niveaux de perception et de performance surhumains», estime Stefan Krämer.

Les chercheurs du laboratoire commun de recherche sur l’intelligence artificielle pourront travailler en étroite collaboration avec les équipes de recherche de Nvidia et accéder à du matériel et des logiciels de pointe. Des solutions nécessaires, notamment pour «le développement du ‘machine learning’ et du ‘deep learning’», ajoute le Dr Dubois. Bref, de quoi alimenter la recherche et l’innovation sur le sol luxembourgeois pendant de longues décennies encore.

Le contrôle du trafic compte parmi les nombreuses applications d’IA dans les villes. (Photo: Nvidia) Nvidia

Le contrôle du trafic compte parmi les nombreuses applications d’IA dans les villes. (Photo: Nvidia) Nvidia

Le contrôle du trafic compte parmi les nombreuses applications d’IA dans les villes. (Photo: Nvidia)

Dans le monde, Taïwan et Singapour ont également fait le pas d’établir un partenariat avec la société Nvidia.