De gauche à droite et de haut en bas: Aurélie Petersen, Arnaud Regout, Christophe Gilain, Thibaut Gasparini. (Photos: DR. Photomontage: Maison Moderne)

De gauche à droite et de haut en bas: Aurélie Petersen, Arnaud Regout, Christophe Gilain, Thibaut Gasparini. (Photos: DR. Photomontage: Maison Moderne)

Deux ans après avoir formulé une série de solutions pour sortir de la crise du logement, Paperjam fait de nouveau appel aux professionnels du secteur pour souligner 80 idées qui peuvent aider à soutenir la création de logements au Luxembourg.

Soutenir les primo-acquérants

«Proposer des subsides de l’État via les banques en intérêts pour les primo accédants. L’objectif de cette mesure est d’ancrer durablement des Luxembourgeois et des nouveaux arrivants sur le territoire, tout en favorisant les entrées de TVA et de droits d’enregistrement lors de l’acquisition et dans les dépenses quotidiennes, ainsi que d’améliorer la mobilité.» – Arnaud Regout, administrateur délégué de BPI Luxembourg, Sébastien Labis, country manager de BPI Real Estate et Christophe Gilain, directeur financier de BPI Real Estate 

«Un crédit immobilier où les primo-acquéreurs ont la possibilité de rembourser, en plus des intérêts, un minimum de 20% du capital, mais pas obligatoirement 100% du capital.» – Romain Muller, président de LuxReal

«Mettre en place des dispositifs de financement spécifiques pour aider les primo-accédants, sur le modèle du prêt à taux zéro (PTZ) en France, qui permet de financer une partie de l’achat sans intérêts. Une autre piste serait de renforcer la collaboration entre les promoteurs et les banques, comme cela a déjà été fait dans certains projets où les acquéreurs bénéficient de conditions de financement privilégiées négociées en amont.» – Sandra Huber, CEO d’Iko Real Estate

«La possibilité pour les employeurs d’octroyer un bonus annuel non imposable, si le montant du bonus est affecté à l’apport personnel pour contracter un emprunt hypothécaire pour la résidence principale d’un primo-accédant.» – Martine Gerber-Lemaire, managing partner de Dentons Luxembourg

«Une loi encadrant la possibilité pour les locataires de payer un loyer élevé assorti d’une option d’achat à 5 ans avec une fraction dudit loyer (25 à 30%) affectée à une épargne en vue de l’achat auprès du promoteur dans les cinq ans serait la bienvenue. Donc sur un loyer de 3.000 euros, si le locataire exerce son option et achète, il aurait 12 × 5 × 1.000, soit 60.000 euros d’apport qui viendraient en déduction du prix d’achat fixé. Cela pourrait être assorti d’une subvention de l’État pour le même montant pour les primo-accédants.» – Martine Gerber-Lemaire, managing partner de Dentons Luxembourg

«Mettre en place un mécanisme où l’État garantit une partie des prêts immobiliers pour les promoteurs et acheteurs afin de faciliter l’accès au crédit.» – Laurent Olmedo, CEO de Creahaus

«Réduction des exigences des banques pour les primo-accédants afin d’obtenir un prêt sans devoir fournir un apport personnel trop élevé.» – Paul Nathan, directeur de Poeckes

Revoir les procédures administratives

«Mettre des limites de délais de réponse aux services comme l’AGE, Creos, CGDIS, l’ANF…» – Steve Vermeer, partner chez Lionstone Capital Management 

«Alléger le millefeuille règlementaire et normatif chaque jour plus lourd (impositions urbanistiques des communes, de l’AGE, de l’environnement, du CGDIS, des normes PMR, des concessionnaires [Creos]…). Ces impositions allongent les délais d’instruction et de mise au point des projets et augmentent les coûts (quand ces prescriptions ne sont pas incompatibles entre elles!)» – Martine Gerber-Lemaire, managing partner de Dentons Luxembourg

«Digitaliser les démarches administratives pour rendre les processus plus fluides, notamment une procédure AML/KYC unique pour tout le processus d’acquisition.» – Laurent Olmedo, CEO de Creahaus 

«Uniformiser, dans la mesure du possible, les règles urbanistiques pour limiter les différentes approches d’une commune à l’autre.» – Stéphanie Pautot, partner, et Aurélie Petersen, senior associate chez Elvinger Hoss Prussen

«Mettre en place des outils IT communs à disposition des communes et des partages de compétences intercommunales pour permettre aux administrations de traiter plus rapidement les demandes qui requièrent des compétences techniques dont toutes les communes ne disposent pas.» – Stéphanie Pautot, partner, et Aurélie Petersen, senior associate chez Elvinger Hoss Prussen 

«Inverser la charge de la preuve pour les projets de construction. Il incomberait aux administrations de prouver au propriétaire du terrain à bâtir, lequel a demandé une autorisation de construire, pourquoi il ne pourrait pas construire sur son terrain. Cette preuve devrait être rapportée dans un délai de quatre semaines, faute de quoi la construction sur le terrain constructible pourrait irréversiblement débuter.» – Max Leners, avocat à la Cour, Leners

Construire plus dense

«En favorisant la construction de studios et d’appartements à une chambre, on augmente le nombre de logements disponibles et on répond à la demande puisque 37% des habitants vivent seuls.» – Thibaut Gasparini et Diane Baradel, Arcane Architectes et urbanistes

«La densification urbaine permettrait d’augmenter l’offre sans multiplier les opérations foncières. Pour cela, il serait pertinent d’augmenter les CUS (coefficient d’utilisation du sol) et les DL (densité de logement) dans les zones soumises à un PAP NQ (plan d’aménagement particulier nouveau quartier). Ainsi, sur un même terrain bien desservi (transports, commerces, services), on pourrait construire plus de logements, réduisant ainsi les coûts de viabilisation et de construction, et donc le prix de vente. Dans les PAP QE (plan d’aménagement particulier quartier existant), une augmentation des gabarits en hauteur permettrait également d’accroître le nombre de logements sans augmenter l’empreinte au sol. Par ailleurs, le développement de solutions de surélévation en construction légère, comme le bois, offrirait une alternative durable en valorisant le bâti existant tout en limitant l’impact carbone.» – Thibaut Gasparini et Diane Baradel, Arcane Architectes et urbanistes 

«En augmentant les hauteurs – derniers étages de bâtiments anciens – avec création de volumes permettant ainsi d’éviter le régime de la copropriété des immeubles mixtes et de favoriser la construction des logements. Le propriétaire d’un volume est propriétaire d’un espace délimité et localisé, au même titre que le propriétaire d’une parcelle. Le volume est un espace exprimé en trois dimensions tandis que la parcelle est, elle, exprimée en deux dimensions. Il s’ensuivra la création d’un cadastre tridimensionnel. La division en volumes permet de superposer des cubes indépendants détenus en pleine propriété pour une durée illimitée, notamment pour les ensembles immobiliers complexes, comprenant en sous-sol du parking, en rez-de-chaussée du commerce et des tours de bureaux ou résidentiels ou en coliving.» – Martine Gerber-Lemaire, managing partner de Dentons Luxembourg

«En réduisant la taille des appartements: la surface moyenne d’un logement avec trois chambres est de 110 m² à Luxembourg, alors qu’elle est de 80m² à Paris. Chambres, salle de bain et aires de passage (entrée, couloir) sont trop grandes, avec aucune possibilité de conversion des espaces, par exemple de transformer deux chambres en trois. Les studios font en moyenne 35m², alors qu’en France, pour une telle superficie, la chambre est séparée. C’est tout le système de construction avec la largeur des fenêtres qu’il faut repenser.» – Martine Gerber-Lemairemanaging partner de Dentons Luxembourg

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de , parue le 24 avril. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.  

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