«Il n'est pas normal que la position sur le marché d'une entreprise contrôlée en grande partie par l'État luxembourgeois dicte les prix de l'énergie au détriment de la population», avertit le président de l'ULC, Nico Hoffmann, dans un communiqué ce mardi.
Ce que l'on oublie souvent dans les discussions sur les prix de l'électricité et du gaz, c'est la domination du marché et la structure de l'actionnariat d'Encevo, relève l’ULC. Au cours des dernières années, l'entreprise a acquis une position dominante sur le marché grâce à de nombreuses acquisitions. Aux yeux de l'ULC, la libéralisation du marché de l'énergie en 2009 n'a définitivement pas conduit à la concurrence espérée et à une réelle ouverture du marché. Une véritable concurrence est à peine perceptible.
«Le plus grand actionnaire d'Encevo est l'État, qui contrôle directement ou indirectement (via la SNCI, la BCEE et la Poste) environ 60 % des parts. La Ville de Luxembourg possède tout de même 15,61 % des actions d'Encevo. Grâce à sa participation, l'État a définitivement une influence considérable sur les décisions stratégiques et l'orientation de l'entreprise, et n’encaisse pas trop mal. Après les bons résultats d'Encevo de l'année dernière (bénéfice net de 171 millions d'euros), ce sont tout de même 72 millions d'euros qui finissent dans la poche des actionnaires», note encore l’ULC.
Les tarifs de l’électricité devraient augmenter de 60% à partir du 1er janvier, l’État prenant en charge la moitié de cette hausse, selon un projet de loi déposé cet été. A cette hausse s’ajoute encore la hausse des frais de réseau, annoncé cet automne par le régulateur de l’électricité et du gaz, l’ILR.
«Il est inacceptable qu'une fois de plus, les consommateurs privés doivent supporter l'essentiel de la charge - alors qu'ils ne sont responsables que d'une part relativement faible de la consommation totale. De plus, de nombreux consommateurs n'ont pas les moyens de s'offrir de nouveaux appareils ménagers – programmables – ou d'organiser leur emploi du temps en fonction des exigences du réseau électrique. De plus, d'un point de vue écologique, il n'est pas vraiment judicieux de remplacer des milliers d'appareils ménagers qui fonctionnent bien par des alternatives programmables», dit encore le communiqué.