67% des résidents estiment qu’il faudrait temporairement bloquer les comptes des entreprises ayant un lien clair avec la Russie. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

67% des résidents estiment qu’il faudrait temporairement bloquer les comptes des entreprises ayant un lien clair avec la Russie. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

La guerre en Ukraine se poursuit pour sa 22e journée, au lendemain de l’attaque d’un théâtre abritant des civils à Marioupol. Les négociations entre Moscou et Kyiv autour d’un statut neutre n’ont pas abouti. Le conflit inquiète les résidents luxembourgeois, qui sont 68% à craindre une troisième guerre mondiale, selon un sondage.

Russie et Ukraine ont continué les pourparlers mercredi 16 mars, 21e jour depuis le début de la guerre. Moscou a proposé un statut «neutre» pour l’Ukraine. Cette condition pour mettre fin au conflit suivrait le modèle de la Suède ou de l’Autriche, officiellement «neutres» en cas de guerre. Le modèle ne peut être qu’ukrainien, aurait répondu Kyiv, qui veut garantir sa sécurité après l’invasion russe.

Qui se poursuit. Le théâtre de Marioupol, où plus d’un millier de personnes avaient trouvé refuge, selon les autorités locales, a été bombardé. Le bilan humain reste indéterminé ce jeudi matin. La Russie dément cette attaque, qu’elle attribue à un bataillon nationaliste ukrainien. Dix personnes faisant la queue pour acheter du pain ont aussi été tuées par des tirs russes à Tcherniguiv, au nord, où une frappe sur un immeuble a fait cinq morts. Trois personnes ont perdu la vie sur un marché à Kharkiv. Des frappes russes ont aussi touché une gare de Zaporojie, ville du sud où se réfugient des habitants de Marioupol.

Selon le dernier bilan du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme, 726 civils sont morts et 1.174 ont été blessés depuis le 24 février.

L’ICJ ordonne la fin de la guerre

Face à la situation humanitaire, plusieurs pays demandent une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’Onu. Une réunion des ministres de la Défense de l’Otan a eu lieu mercredi à Bruxelles. (déi Gréng) y a «fermement condamné l’agression russe contre l’Ukraine».

Joe Biden a quant à lui qualifié Vladimir Poutine de «criminel de guerre» dans une réponse à une journaliste. Des propos condamnés par le Kremlin. Le Conseil de l’Europe a exclu officiellement la Russie, qui avait pris les devants en annonçant le quitter. La Cour internationale de justice (ICJ) a également ordonné à la Russie l’arrêt de ses opérations militaires en Ukraine. Même si elle n’a pas de moyens pour faire respecter son jugement.

89% craignent une crise économique

Le conflit inquiète les Luxembourgeois. Selon un sondage TNS Ilres commandé par RTL et le Wort, 82% des 503 résidents sondés se sentent affectés. 68% craignent une troisième guerre mondiale, et 89% une crise économique et financière européenne. Ils jugent d’ailleurs presque tous probable une hausse des prix du gaz (98%), de l’essence (97%) et des aliments (89%). 65% vont jusqu’à imaginer une pénurie de gaz, 52% d’essence et 41% d’aliments.

À propos des actions mises en place ou possibles du Luxembourg, ils sont 93% à valider l’accueil de réfugiés et 84% favorables à une aide financière. En revanche, seulement 37% accepteraient une participation luxembourgeoise à une opération militaire.

Les sanctions actuelles sont suffisantes pour 47%. 32% les voudraient plus strictes, 9% les trouvent, au contraire, exagérées.

Plus de la moitié estiment qu’il faudrait temporairement bloquer les comptes des entreprises ayant un lien clair avec la Russie (67%) et que les représentants luxembourgeois renoncent à leurs sièges dans les administrations d’entreprises russes (63%). Inclure l’Ukraine à l’Union européenne rassemble moins (46% d’accord), et à l’Otan encore moins (36%). 37% sont pour, et 37% sont contre un arrêt des relations diplomatiques avec la Russie.

La plupart des résidents (85%) s’estiment bien informés sur la situation. Ils sont 86% à juger l’argumentaire russe pour motiver son opération militaire en Ukraine «injustifié». 4% le considèrent comme «très clairement justifié» et 6% comme «plutôt justifié».