Une personne ayant été en contact avec une autre positive au Covid-19 ne se mettra pas forcément en quarantaine si elle est vaccinée. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

Une personne ayant été en contact avec une autre positive au Covid-19 ne se mettra pas forcément en quarantaine si elle est vaccinée. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

Un cas contact vacciné peut continuer à se rendre au travail, alors que celui ni vacciné ni guéri doit attendre le résultat de son test négatif pour sortir de quarantaine. Une incohérence que l’UEL pointe du doigt. Elle demande que les non-vaccinés puissent venir travailler ou qu’ils soient obligés, le cas échéant, de poser congé pour s’isoler.

«Si votre adresse e-mail est renseignée, vous recevrez dans tous les cas une ordonnance par e-mail pour réaliser un test PCR six jours après le dernier contact avec la personne positive. Si vous n’êtes pas vacciné ou rétabli, vous recevrez en plus une ordonnance de quarantaine.» Telles sont les recommandations du ministère de la Santé datées du 31 décembre pour les personnes qui ont été «en contact à haut risque avec une personne testée positive au Covid-19».

Un salarié vacciné cas contact n’a donc pas l’obligation de se mettre en quarantaine, . Alors que celui qui n’a pas reçu de vaccin et n’est pas guéri du Covid-19 doit le faire. La quarantaine s’arrête au septième jour à condition d’avoir le résultat négatif d’un test PCR au sixième jour.

Plusieurs options possibles

Ce qui peut poser question dans le monde du travail. «C’est une incohérence», pour le directeur de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL), . Surtout si on est «dans une optique de promouvoir la vaccination». Pourquoi le non-vacciné pourrait-il rester chez lui quand le vacciné doit venir travailler? «Même si la plupart des gens veulent venir travailler, pour les autres, cela n’incite pas vraiment à se faire vacciner.»

Il propose deux solutions: «Soit tout le monde doit venir travailler, soit on estime que le non-vacciné a plus de risques de propager le virus. Dans ce cas, il doit prendre des congés avec ou sans solde pendant sa période de quarantaine.»

Une autre option ne serait-elle pas de placer tout le monde en quarantaine avant le résultat du test négatif, vacciné ou non? «En théorie, ce serait une option», admet Jean-Paul Olinger. «Mais il semble que, médicalement, ce ne soit pas indiqué», compte tenu du niveau de risque moins élevé de transmission du virus lorsqu’on est vacciné. «Un des objectifs, c’est de garder la vie sociale en marche et de mettre les gens en quarantaine au minimum.»

Pas de changement en vue

Interrogé sur les raisons de cette distinction pour les quarantaines entre vaccinés et non-vaccinés et sur la possibilité ou non de faire évoluer les règles vers l’une des options présentées, le ministère de la Santé répond seulement: «Nous prenons note de la position du directeur de l’UEL. Le gouvernement échange de manière régulière avec ses différents partenaires. À ce stade, il n’est pas prévu de procéder à un changement des modalités de quarantaine et/ou d’isolement autre que prévu par le projet de loi se trouvant en procédure législative actuellement. Ceci étant dit, le gouvernement se réserve le droit d’adapter les mesures en place, si la lutte contre la pandémie le nécessite.»

En tout cas, si le gouvernement le souhaitait, il devrait pouvoir demander aux non-vaccinés cas contacts de se mettre en congé, selon Me Nadia Chouhad, avocate spécialisée en droit du travail. «Bien sûr, cela suppose de modifier la loi dans ce sens. Cela s’intégrerait dans la politique de favoriser la vaccination.»

Le ministère de la Santé recommande quand même, dans son document du 31 décembre dernier, aux vaccinés ou non qui seraient cas contacts: «Réduisez davantage vos contacts sociaux, respectez les gestes barrières et, si possible, travaillez depuis la maison jusqu’au résultat négatif de votre test PCR.»