Peu de dangers guettent le Luxembourg, mais ça n’empêche pas de mener certaines réformes, estime la Commission. (Photo: Shutterstock)

Peu de dangers guettent le Luxembourg, mais ça n’empêche pas de mener certaines réformes, estime la Commission. (Photo: Shutterstock)

La Commission européenne a délivré ses dernières recommandations aux 28 avant de céder la main. Au niveau du Luxembourg, la copie est conforme aux précédentes. Les menaces éventuelles viennent du système de sécurité sociale et du manque d’investissements privés dans l’innovation.

Tradition depuis 2011, la Commission européenne vient de publier son «Semestre européen», sorte de mémento des bonnes pratiques économiques et fiscales qui doit guider la politique suivie par les différents gouvernements au cours des 12 à 18 prochains mois.

Dans les préliminaires de ce qui sera leur dernier bulletin commun, les commissaires notent que l’économie européenne croît pour la septième année consécutive et devrait continuer à se développer en 2020, «malgré des conditions moins favorables et des incertitudes à l’échelle mondiale».

Les conclusions remises au gouvernement luxembourgeois sur base des dernières analyses restent dans la lignée des précédentes. Le Grand-Duché reste parmi les pays qui respectent les limites du déficit budgétaire et de l’endettement public.

Malgré cela, la Commission continue à pointer certaines lacunes qui pourraient représenter une menace sur le long terme.

Les retraites. La Commission note, une fois de plus, que les dépenses liées au paiement des pensions sont un danger pour la soutenabilité du système de sécurité sociale. Elle observe aussi que, malgré des recommandations répétées depuis 2011, peu de progrès ont été réalisés.

Les soins de santé. Bruxelles met en garde également contre les dépenses croissantes liées à l’âge dans le système de santé. Plus de trois quarts des dépenses liées aux soins de santé sont assumées par l’État. Le rapport estime que les mesures prises pour faire contribuer plus fortement les travailleurs ne sont toujours pas claires quant à leurs effets futurs.

Le marché du travail. Dans les grandes lignes, le taux d’emploi est correct dans le pays, mais la Commission note que certains groupes connaissent encore des problèmes. C’est notamment le cas des travailleurs âgés, qui connaissent un taux d’emploi encore trop faible.

La productivité. La croissance de la productivité a stagné au cours des dernières années, et le rapport met en cause le manque d’investissement dans l’innovation et le processus de digitalisation, surtout de la part du secteur privé.

Habitat. Le manque de logements pourrait affecter l’attractivité du pays. Il serait dû, selon Bruxelles, aux trop faibles incitants proposés aux propriétaires de terrains pour qu’ils construisent dessus ou les vendent.

Fiscalité. La Commission reconnaît que d’importants efforts ont été fournis pour se montrer moins agressif fiscalement, mais il reste, selon elle, des signes évidents que les règles fiscales sont encore utilisées par les entreprises pour payer moins d’impôts.