L’ampleur de la contestation saisit les Européens qui tentent, depuis plusieurs années, d’amener le président Loukachenko à assouplir son régime. (Photo : Shutterstock)

L’ampleur de la contestation saisit les Européens qui tentent, depuis plusieurs années, d’amener le président Loukachenko à assouplir son régime. (Photo : Shutterstock)

Les 27 dirigeants européens ont décidé de ne pas reconnaître la réélection du président Loukachenko et d’allonger la liste des dignitaires du régime visés par des sanctions personnelles.

Appelés par l’opposante Svetlana Tsikhanovskaïa à se dresser contre à la réélection «frauduleuse» d’Alexandre Loukachenko, les Européens ont décidé, lors d’un sommet extraordinaire en téléconférence, de ne pas reconnaître le résultat de l’élection présidentielle en Biélorussie qui a vu le dirigeant en place l’emporter avec officiellement 80% des voix contre 10% à sa rivale, alors qu’un sondage à la sortie des bureaux de vote indiquait que celle-ci aurait recueilli plus de 53% des voix, selon l’agence de presse russe RIA Novosti.

«Les membres du Conseil européen condamnent la violence disproportionnée et inacceptable dont les autorités nationales ont fait usage contre des manifestants pacifiques», a indiqué le président du Conseil, Charles Michel, dans ses conclusions à l’issue du sommet. Un manifestant a été tué lors de la Marche de la liberté de dimanche rassemblant plusieurs dizaines de milliers de personnes.

«L’UE imposera prochainement des sanctions à l’égard d’un grand nombre de responsables de la violence, de la répression et de la falsification des résultats électoraux», annonce M. Michel. Quatre personnes sont déjà interdites de séjour dans l’UE et leurs avoirs ont été gelés depuis 2016.

«Nous invitons les autorités biélorusses à trouver un moyen de sortir de la crise en mettant fin à la violence, en apaisant les tensions et en engageant un dialogue national sans exclusive», ont conclu les 27. «Seul un processus pacifique et démocratique, soutenu par des médias libres et indépendants et par une société civile forte, peut apporter des solutions durables. Toutes les parties, y compris les États tiers, devraient soutenir un tel processus.» Un appel du pied à la Russie qui œuvre prudemment dans ce dossier et met en garde pour l’instant contre toute «tentative d’ingérence étrangère» en Biélorussie. La perte de certains soutiens traditionnels du président biélorusse, comme les ouvriers, et la vague de protestation sans précédent depuis son accession au pouvoir commandent une certaine réserve russe.

Le Premier ministre  (DP) a de son côté déclaré que «les résultats des élections du 9 août et les violences qui ont suivi sont inacceptables. Cette répression devra cesser immédiatement. Nous soutenons le peuple biélorusse et nous ferons tout notre possible pour lancer un dialogue national inclusif basé sur les propositions de l’OSCE en Biélorussie. J’appelle tous les États tiers, y compris la Russie, à soutenir ce processus interne vers un changement démocratique.»