UBS, première banque suisse, a finalement accepté de racheter sa rivale Credit Suisse, pour un montant final de 3 milliards de dollars. Ce qui écarte le spectre d’une nationalisation totale ou partielle, comme Bloomberg l’avait évoqué en cas d’échec. Ce dimanche 19 mars au soir, le président de la Confédération helvétique Alain Berset a confirmé l’opération. Le prix ne représente qu’une fraction du cours de clôture de Credit Suisse de vendredi, UBS payant désormais 76 centimes par action en actions propres, bien en dessous du cours de clôture de Credit Suisse de 1,86 franc suisse vendredi.
En très grande difficulté depuis le 14 mars et la publication de son rapport annuel Credit Suisse. La fuite des clients aurait alors coûté 10 milliards d’euros de dépôt par jour la semaine passée. «Too big to fail»: il fallait stopper l’hémorragie. La Banque Nationale helvétique a d’abord consenti à injecter 50 milliards de francs suisses (50,5 milliards d’euros), sans que cela suffise à faire cesser la dégringolade et à faire entrevoir une contagion.
«Un sauvetage d’urgence»
Dès samedi, des négociations avaient été entamées avec UBS. Dans l’urgence puisqu’il y avait nécessité de conclure avant l’ouverture des bourses ce lundi 20 mars. «Cette acquisition est attrayante pour les actionnaires d’UBS, mais soyons clairs, car pour le Credit Suisse, il s’agit d’un sauvetage d’urgence. Nous avons structuré une transaction qui préserve la valeur restante de l’entreprise tout en limitant notre exposition à la baisse» a déclaré Colm Kelleher, président d’UBS dans un communiqué publié par la banque.
La BNS annonce de son côté que les deux banques disposent des liquidités «jusqu’à concurrence de 100 milliards de francs au total au moyen d’un prêt couvert par un privilège en cas de faillite.» Toutefois, Credit Suisse ne pourra verser aucun dividende pendant la période de l’aide de l’État.