Les fournisseurs de services aux entreprises n’ont pas assez investi dans la technologie malgré la pression d’un environnement à la fois plus globalisé et soumis à des milliers de normes et de règlements. Un moment-clé qui a dicté l’installation de TrustQuay à la Lhoft. (Photo: Shutterstock)

Les fournisseurs de services aux entreprises n’ont pas assez investi dans la technologie malgré la pression d’un environnement à la fois plus globalisé et soumis à des milliers de normes et de règlements. Un moment-clé qui a dicté l’installation de TrustQuay à la Lhoft. (Photo: Shutterstock)

Mardi matin, la fintech britannique TrustQuay a «célébré» son arrivée à la Lhoft par un webinaire à la conclusion évidente: les corporate services vont devoir embrasser la technologie pour continuer à grossir.

«Nous avons grandi dans différentes juridictions. À chaque fois, nous avons essayé d’utiliser des logiciels ‘locaux’ pour nous accompagner. Mais le business a évolué. L’environnement réglementaire aussi. Les logiciels fonctionnaient plus ou moins bien dans ce contexte. Les équipes étaient de plus en plus frustrées. Il nous fallait changer pour une technologie qui soit un hub central à la fois pour nos équipes et pour nos clients, et qui puisse être aussi efficace dans une situation de croissance.»

C’est bien connu dans les affaires: rien de tel qu’un bon témoignage de client pour intéresser d’autres clients potentiels. Le président exécutif de TrustQuay, Keith Hale, l’a bien compris en terminant son webinaire de lancement au Luxembourg – à la Lhoft – avec le CEO de Centralis, Aidan Foley.

Personne ne s’aventurerait à contredire les évidences.

D’un côté, pour M. Hale, les investissements dans la technologie pour les services aux entreprises sont inférieurs à ceux de la place financière en général (4 à 6% du revenu annuel, contre 7 à 12%), et leur adoption permettrait aux fournisseurs de services d’élargir leurs marchés, de l’entreprise aux ultra-riches, aux family offices et aux fonds d’investissement.

De l’autre, pour le CEO de la Luxembourg House of Financial Technology, , «nous sommes passés d’une situation où, avant la crise financière de 2008-2009, le KYC coûtait 15% du chiffre d’affaires, à une situation où il peut coûter jusqu’à 40 ou 50%, et il faut donc trouver des solutions technologiques» pour répondre à un environnement non seulement très réglementé, mais où cette réglementation évolue quasiment chaque jour. «Il y a encore quelques barrières», a dit M. Zubairi, «mais le Covid a changé bon nombre de comportements.»

«Le Covid a accéléré la digitalisation», a renchéri le partner en charge de la technologie et des solutions d’entreprise de Deloitte, Thibault Chollet. «On a beaucoup parlé de la vidéoconférence, mais les besoins émergent très nettement dans le domaine du ‘remote onboarding’, dans la gestion du workflow ou dans les besoins en vue de l’interaction avec les clients et de s’affranchir d’une gestion par e-mail. La consolidation du marché va forcément accroître ce phénomène. Certains corporate services providers vont vouloir avoir accès aux clients de leurs clients.»

«Il n’est pas possible d’imaginer gérer de tels montants avec des tableaux Excel», a aussi dit M. Chollet.

Si Nasir Zubairi a évoqué un «momentum pour la blockchain», Keith Hale – déjà devenu citoyen luxembourgeois – doit déjà penser à un «momentum pour TrustQuay».