Les deux candidats à la présidentielle sont au coude-à-coude dans plusieurs États. (Photos: Shutterstock)

Les deux candidats à la présidentielle sont au coude-à-coude dans plusieurs États. (Photos: Shutterstock)

Joe Biden a augmenté son avance dans la course à la Maison Blanche, cette nuit, en emportant les États du Wisconsin et du Michigan. Il compte 253 grands électeurs, contre 214  (selon le New York Times) pour Trump. Le FT, Fox News et AP News lui en donnent  264, sur les 270 requis pour devenir président.

Même si les sondages donnaient Joe Biden, ancien vice-président de Barack Obama et candidat démocrate, vainqueur avec une avance confortable, le scénario qui se déroule actuellement avait été envisagé en amont de l’Election Day. Le dépouillement des bulletins déposés mardi dans les bureaux de vote ne couronne encore aucun des deux adversaires, et les Américains ne savent pas encore qui sera leur président en janvier.

Le camp démocrate entrevoit la victoire

Ce jeudi matin, , selon CNN et le New York Times. Mais Fox News, le Financial Times et AP News donnent une avance encore plus large: 264 grands électeurs pour Biden, et 214 pour Trump.

Durant la nuit, le Wisconsin et le Michigan sont tombés du côté de Joe Biden. Même si le comptage des votes n’est pas fini, son avance ne peut plus être rattrapée par son adversaire.

Le camp démocrate voit la victoire à portée de main. Et Joe Biden a prononcé une nouvelle allocution laissant transparaître ses espoirs. Sans oser crier victoire trop fort.

Car rien n’est encore joué officiellement, puisque plusieurs États doivent encore définir la couleur de leurs grands électeurs: l’Alaska (3 grands électeurs), le Nevada (6), l’Arizona (11)  la Pennsylvanie (20), la Caroline du Nord (15) et la Géorgie (16). 

Or, le dépouillement pourrait se prolonger par endroit, notamment au Nevada et en Caroline du Nord qui acceptent encore les bulletins reçus respectivement jusqu’au 10 et 12 novembre. 

Une situation qui met le candidat républicain hors de lui. Lui qui avait préparé le terrain depuis plusieurs mois en protestant contre la «fraude massive» que représente le vote par correspondance a appelé à «arrêter le comptage» dès mercredi, a ensuite poursuivi en ce sens et s’est dit .

Une intervention jugée indigne par Alexandria Ocasio-Cortez, étoile montante du parti démocrate, réélue mardi à la Chambre des représentants.

La crainte de violences persiste tant le président américain sortant attise la colère de ses partisans – dont des milices d’extrême droite – envers cette «fraude» qu’il avance sans preuve. Il avait institué en 2017 une commission d’enquête sur les «fraudes» déjà évoquées lors de la campagne contre Hillary Clinton, sans aboutir à aucune preuve.

Le monde retient son souffle. Mais «j’ai confiance dans l’état de droit de l’Amérique», a indiqué le ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn (LSAP) sur les ondes de Radio 100,7, mercredi. Il s’est dit rassuré par le tweet du gouverneur (démocrate) de la Pennsylvanie, Tom Wolf, soulignant que «tous les bulletins seraient décomptés».

Cette incertitude persistante ne fait en tout cas pas les affaires du monde économique. «Plus l’incertitude à propos du nom du nouveau président dure, plus cela peut impacter l’économie», estime Manuel Maleki, économiste chez Edmond de Rothschild. «Une aggravation des incertitudes autour du vainqueur de l’élection présidentielle serait une difficulté supplémentaire à laquelle l’économie américaine devrait faire face [en plus de la crise sanitaire]. De plus, cela pourrait aussi avoir un impact négatif sur les marchés financiers.» Les six semaines d’atermoiements autour de l’élection opposant George W. Bush et Al Gore en 2000 avaient coûté plusieurs points de pourcentage à la valorisation du S&P500 et une baisse du taux de marché obligataire.

Quant au scrutin mettant en jeu le tiers des élus du Congrès, il est aussi indécis. Du moins en ce qui concerne le Sénat où les deux camps comptaient, ce jeudi matin, 48 élus, la majorité étant à 50. La Chambre, par contre, devrait rester démocrate. De quoi faire peut-être perdurer l’immobilisme éprouvé depuis deux ans.