Généralisé à toutes les plateformes numériques depuis le mois de février, le Digital Services Act a vocation à garantir un environnement en ligne sûr et responsable et impose plusieurs obligations aux très grandes plateformes en ligne. Pour autant, dans un contexte où les fake news et autres contenus illégaux se propagent rapidement, l’Autorité de la concurrence veut aussi donner les clés aux utilisateurs pour mieux se protéger en ligne.
Real or fake news?
Face à une information dont on doute un peu de la véracité, que ce soit une fausse nouvelle ou des statistiques paraissant très étonnantes, l’Autorité de la concurrence recommande tout d’abord de procéder à une vérification rapide des faits. Nul besoin d’être Sherlock Holmes. Une bonne façon de vérifier l’information peut consister à rechercher la même information, mais provenant d’une autre source, en utilisant Google par exemple. Des sites internet ont aussi fait de cette vérification leur spécialité: comme la plateforme collaborative Hoaxbuster qui traque les canulars et fausses informations diffusées sur internet. En France, certains quotidiens proposent aussi ce type d’outils, comme les Décodeurs du Monde ou Checknews de Libération.
Si les contenus demeurent douteux après vérification, l’Autorité de la concurrence recommande de procéder à un signalement, en quelques clics. «Sur les réseaux sociaux comme Facebook, X et YouTube, vous pouvez signaler la désinformation. Si vous trouvez des contenus douteux, utilisez les outils de signalement de la plateforme. Indiquez clairement pourquoi vous pensez que l’information est fausse ou va à l’encontre des règles de la plateforme et fournissez des preuves si possible. Les grandes plateformes ont des processus pour examiner les contenus signalés», détaille-t-elle dans son guide.
Des deep-fakes de plus en plus trompeurs
De la même façon que les fake news, les deep-fakes, sont des photos, vidéos ou audios créés avec de l’intelligence artificielle pour «pour faire apparaître des personnes disant ou faisant des choses qu’elles n’ont jamais dites ou faites. Ils peuvent être extrêmement réalistes et trompeurs». Et face à cette pratique, tout le monde est vulnérable, en témoigne la vidéo trompeuse circulant ces derniers jours et mettant en lumière le Premier ministre luxembourgeois, (CSV), appelant la population à investir de l’argent dans un programme d’intelligence artificielle.
«Si vous pensez qu’une vidéo ou un audio est un deep fake, vérifiez sa source et recherchez d’autres sources qui confirment ou réfutent le contenu. Utilisez des outils de détection et signalez le contenu à la plateforme en expliquant vos soupçons», conseille l’Autorité de la concurrence. Avec un œil et une oreille attentive, quelques indices peuvent aider à identifier ces images truquées, telles que les incohérences visuelles: des lèvres pas toujours synchronisées avec le son, des clignotements des yeux qui ne paraissent pas naturels. Il est aussi possible de repérer quelques détails subtils sur le visage; comme des artéfacts visuels qui peuvent apparaitre autour des cheveux et des contours du visage, surtout lors des mouvements rapides.
Signaler les contenus illégaux
Face à des contenus illégaux, comme des discours ou des appels à la haine, des menaces, des contenus violents ou discriminatoires, l’Autorité de la concurrence recommande de réaliser un signalement au plus vite, directement sur la plateforme où le contenu en question a été repéré. «Le DSA oblige les plateformes à offrir un moyen simple de signaler les contenus illégaux». Sur les réseaux sociaux, cette manipulation est assez facile à opérer, il suffit généralement de cliquer à droite du post qui pose problème. Sur Facebook, l’option de signalement est matérialisée par trois petits points ou l’option menu à côté de chaque publication. Sur YouTube, trois petits points clivables sous la vidéo permettent de signaler un contenu.
«Si le contenu est illégal, la plateforme doit agir rapidement pour le désactiver ou le supprimer. La plateforme doit vous informer de sa décision concernant le contenu signalé dans un délai raisonnable et vous communiquer des informations sur les options d’appel de la décision», précise l’Autorité de la concurrence qui recommande aussi d’opérer un signalement auprès de , en ligne.
D’autres «règles» de bon sens peuvent s’appliquer, tout d’abord éviter de commenter ou de partager le contenu, au risque d’amplifier sa portée. Pourquoi pas conserver une preuve, en opérant une capture d’écran, en conservant l’URL, la date, l’heure. Des informations qui pourront être utiles au moment du signalement.