«Nous sommes quatre sur cinq, j’aurais préféré cinq sur cinq», a admis le Premier ministre, Xavier Bettel (DP), lors de la présentation de l’accord à 830 millions d’euros signé par les syndicats, le patronat et le gouvernement – mais sans l’OGBL. (Photo: SIP/Jean-Christophe Verhaegen)

«Nous sommes quatre sur cinq, j’aurais préféré cinq sur cinq», a admis le Premier ministre, Xavier Bettel (DP), lors de la présentation de l’accord à 830 millions d’euros signé par les syndicats, le patronat et le gouvernement – mais sans l’OGBL. (Photo: SIP/Jean-Christophe Verhaegen)

Avec 830 millions d’euros pour soutenir le pouvoir d’achat et compenser le report potentiel de l’index, la tripartite a trouvé son compromis. Mais sans l’OGBL. Le modèle de l’index est sauf, tout comme le dialogue social, et les salaires les plus faibles sont compensés, se réjouissent le LCGB et la CGFP. L’UEL soutient un paquet d’aides «ciblées» qui ne «dilapide pas l’argent».

«Nous sommes quatre sur cinq, j’aurais préféré cinq sur cinq», a admis le Premier ministre, (DP), lors de la présentation de signé par les syndicats, le patronat et le gouvernement – mais . L’objectif d’un tel montant: soutenir le pouvoir d’achat face à l’explosion des prix et compenser le report potentiel de l’index en cas de déclenchement d’une deuxième – voire d’une troisième – tranche indiciaire dans l’année.

Lorsqu’on convoque une tripartite, «ce n’est pas toujours une réussite», a admis le chef du gouvernement. De fait, si l’accord trouvé a été salué par les représentants de la tripartite, l’absence de l’OGBL a semblé calmer toute velléité de crier victoire.


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«Je pars du principe, en tant que représentant de la CGFP, qu’il y aura peu de personnes qui vont me féliciter, mais un compromis a été trouvé», a même semblé s’excuser le président de la CGFP, . «Tout le monde a dû mettre de l’eau dans son vin», a-t-il précisé. Mais le résultat est là, selon lui: «Le modèle de l’indexation a été sauvé, celui de la tripartite aussi.» Et «les classes de salaires inférieures sont les plus compensées».

Les salaires les plus faibles compensés

Mêmes motifs de réjouissance pour le président du LCGB, , qui a résumé la réussite de cette tripartite en quatre points essentiels: le maintien du modèle de la tripartite – ce qui n’était «pas évident», selon lui; la garantie de la réunir à nouveau en cas de dégradation de la situation; l’absence de remise en cause du mécanisme d’indexation, qui est seulement «légèrement ajusté», avec un «certain report»; et, surtout, la mise en place de compensations: «Celui qui est au salaire minimum reçoit une augmentation de 44 euros et, par le crédit d’énergie, il reçoit 84 euros par mois», a précisé Patrick Dury, ce qui est «plus que si on avait fait jouer l’index. Donc nous avons réussi à ce que les petits et moyens salaires soient fortement soutenus.»

Le président du LCGB s’est attaché à convaincre du fait que «les intérêts sont souvent les mêmes entre entreprises et salariés. Nous sommes dans le même bateau, qui doit rester à la surface». Celui-ci craignait en effet des faillites d’entreprises, et donc des pertes d’emplois, en cas de «charges supplémentaires pour les entreprises» dues à des indexations répétées.

Les revendications de l’OGBL «inacceptables»

Le président de l’UEL, , ne pouvait pas être plus d’accord: «Nous ne pouvons pas soutenir trois tranches indiciaires en une année», a-t-il déclaré sans détour. «Inutile de vous dire quel signal ce serait.» Avec cet accord, Michel Reckinger se réjouit de la «prévisibilité» gagnée pour «les deux années à venir». Et du fait que les aides décidées soient ciblées afin de «ne pas dilapider l’argent»: «Ce n’était pas le moment de l’arrosoir. Nous étions d’accord pour des aides sélectives en faveur des entreprises et des ménages vulnérables.»

Quant à l’OGBL, les dernières propositions mises sur la table par sa présidente, , étaient tout simplement «inacceptables pour le gouvernement», selon Xavier Bettel, qui parle de revendications dépassant largement le milliard d’euros de budget. «Nous ne comprenons pas une telle revendication», a commenté froidement Michel Reckinger. «Je regrette que nous soyons parvenus à cette situation», a tout de même déclaré Patrick Dury. Avant d’ajouter, sans ambiguïté: «Cet accord est un bon accord. Nous avons obtenu le meilleur résultat possible. Pour le LCGB, cela n’aurait pas été une option de ne pas l’accepter.»