Masques, gants, plexiglas… Comme de nombreux autres commerçants, la boutique Extrabold prépare sa réouverture à l’avenue de la Liberté. Le confinement se lève, mais les travaux du quartier Gare restent. Ce qui pourrait freiner le retour des clients.

En entrant dans la boutique Extrabold, dans le quartier de la gare, mercredi matin, on a du mal à imaginer la reprise de l’activité . Antoine Weber, son propriétaire, promet de mettre en place toutes les mesures de sécurité sanitaire nécessaires pour la réouverture, qui aura lieu lundi prochain.

Il faut alors se projeter. La commande de flacons de gel hydroalcoolique pour équiper le magasin doit arriver. De même qu’une plaque en plexiglas pour sécuriser la caisse. Et s’il ne la reçoit pas d’ici là, il la fabriquera lui-même.

Des soldes dès la réouverture

En attendant, l’entrepreneur a déjà installé sur les portants tous les articles de la collection printemps, qui attendent sagement le retour des clients. Salopettes en jeans, pantalons de velours, baskets et sacs à dos… Des pièces branchées et urbaines. «Nous allons ouvrir la boutique avec des vêtements que personne n’a vus et que nous allons être obligés de solder», prévoit Antoine Weber. «Il faudra tout mettre en œuvre pour vendre au maximum.»

Entre chaque essayage ou passage en caisse, les surfaces seront nettoyées. Rien n’est prévu concernant une désinfection des vêtements. Antoine Weber attend encore des précisions du gouvernement sur les règles d’hygiène.

Deux des quatre employés reviendront au travail lundi, avec des gants et des masques. Ils pourront les troquer contre des visières de sécurité quand Antoine Weber les aura récupérées. «Plus confortables», selon lui.

Pour le retour des deux autres salariés, «nous verrons selon la demande», se projette-t-il, sans trop d’espoir. «Je ne m’attends pas à un grand arrivage de clients.» Le nombre d’entrées dans la spacieuse boutique de 200m² devrait donc rester gérable.

Le problème des travaux

La situation n’est pas nouvelle. «Le quartier de la gare, cela fait un an et demi qu’il est désert», estime Antoine Weber. En cause: les chantiers liés à l’arrivée du tram, toujours promise d’ici la fin de l’année malgré l’arrêt du chantier pendant le confinement. «Celui qui a commencé en décembre dernier nous a fait perdre 50% de chiffre d’affaires», calcule-t-il. Il ne communique pas le montant exact. À cela s’ajoutent plusieurs semaines de pandémie, durant lesquelles «nous n’avons eu aucun revenu».

Pour sauver les meubles, l’entreprise travaille à la création d’un site de vente en ligne. Installée près de la gare depuis 12 ans, Extrabold pourrait déménager si la situation perdure.

Si les clients ne reviennent pas rapidement, la boutique pourrait ouvrir sur des plages horaires réduites, ou encore une heure par jour, uniquement sur rendez-vous.

Antoine Weber espère que «le chômage partiel continuera». Il a reçu deux fois 5.000 euros de l’État, ce qui ne suffit pas à couvrir les frais fixes. «Nous sommes déjà à 10.000 euros de loyer par mois, sans compter les autres factures», illustre-t-il. Un geste du propriétaire à ce niveau, ou un nouveau paquet d’aides directes, pourrait égayer sa reprise.