Jean-Philippe Florent, travailleur frontalier, a été élu pour Ecolo et siégera au Parlement wallon. (Photo: La Meuse Luxembourg)

Jean-Philippe Florent, travailleur frontalier, a été élu pour Ecolo et siégera au Parlement wallon. (Photo: La Meuse Luxembourg)

En Belgique, les électeurs devaient, outre les députés européens, élire leurs représentants dans les parlements des régions et au niveau fédéral. Le scrutin a révélé un pays divisé en deux.

Les élections régionales en Wallonie ont livré deux grands vainqueurs. Le PTB (Parti du travail de Belgique) d’une part, situé à l’extrême gauche du spectre politique, qui enregistre une très nette progression, estimée à 6,4% ce dimanche vers 22h30. Ce qui le ferait passer de 5,76% des voix à 12,45%. Ecolo d’autre part, qui est en hausse, avec une progression de 8,62% à 15,05%.

Si ce n’est Défi (+1,4%), les autres partis traditionnels sont en baisse. Le PS (parti socialiste) chute ainsi de 5,8%, passant de 30,9% à 25,15%. Les libéraux du MR, à qui certains annonçaient une bérézina, limitent les dégâts et n’enregistrent une baisse «que» de 4,3%, avec un score de 22,36% pour 26,69% en 2014. Enfin, le cdH, autre parti de la majorité sortante, baisse encore de 2,7% pour se fixer à 12,46%.

Ecolo emporte un siège

La nouveauté du scrutin wallon en province de Luxembourg était le fait qu’on devait , et cela à l’échelle d’une circonscription unique (il y en avait encore deux en 2014). 

Selon les chiffres livrés sur le site officiel du gouvernement après 23h, le PS gardait 1 élu, le MR et le cdH 2. Le nouveau député sera donc un Ecolo, en l’occurrence Jean-Philippe Florent, un travailleur frontalier qui habite à Chiny.

L’extrême droite de retour en force

Au niveau fédéral, la soirée a surtout été marquée par le retour de l’extrême droite, pourtant annoncé. Le Vlaams Belang atteignait 11,44%, selon les dernières estimations, et serait le second parti de Flandre, derrière la N-VA, qui est en perte de vitesse.

Côté francophone, MR, PS et cdH perdraient chacun 5 députés. Tandis que le PTB (associé à son homologue flamand) réussirait une belle percée, tout comme Ecolo.

Un fort clivage

De cela, il se dégage un fort clivage entre le nord, marqué à droite, et le sud, où la gauche domine. Dès ce dimanche soir, ils étaient nombreux à se demander s’il serait possible ou pas de trouver une majorité fédérale alors que certains équilibres régionaux et linguistiques doivent être trouvés.

D’autant que plusieurs partis avaient mis des exclusives claires. Pas question ainsi pour le cdH de gouverner un jour avec le PTB. De même, mis à part le MR, les partis francophones ont laissé entendre qu’il leur semblait impossible de travailler avec la N-VA. Cette dernière excluant pour sa part de s’allier avec le PS, Ecolo et, évidemment, le PTB.

Mais les lignes pourraient bouger rapidement. Le PS a ainsi indiqué dès dimanche soir «qu’il prendrait ses responsabilités pour le bien du pays». Tout comme l’a dit le Premier ministre sortant Charles Michel (MR) dans son discours.

La balle est maintenant dans le camp du... roi. Ce sera en effet à lui, après avoir pris connaissance des résultats et entendu quelques conseillers, de désigner un informateur, avant sans doute de mettre en selle un formateur.