«Le revenu après impôt d’un travailleur célibataire rémunéré au salaire moyen a régressé dans 21 des 38 pays de l’OCDE», indique un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publié le 25 avril. Les taux effectifs d’imposition sur les revenus du travail ont connu une hausse pour une deuxième année consécutive en 2023, attribuable à une inflation persistante et «supérieure aux niveaux historiques», ce qui a conduit à des hausses de l’impôt sur le revenu des personnes physiques.
Au Luxembourg, du fait du système d’indexation des salaires, le phénomène est encore plus marqué et s’illustre dans le «coin fiscal». «Le coin fiscal désigne le rapport entre le montant des impôts payés par un travailleur salarié moyen (célibataire dont la rémunération équivaut à 100% du salaire moyen) sans enfant et les coûts totaux de main-d’œuvre qu’il représente pour son employeur. Le coin fiscal moyen permet d’évaluer l’ampleur de l’effet dissuasif exercé par l’impôt sur les revenus du travail sur l’emploi», précise l’OCDE. Cet indicateur est mesuré en pourcentage du coût de la main-d’œuvre.
Pour les travailleurs célibataires sans enfants, il a augmenté, passant de 39,9% en 2022 à 41,3% en 2023. Selon le rapport, cette augmentation se manifeste par un passage à des tranches d’imposition supérieures, «en l’absence d’indexation automatique des systèmes fiscaux» dans de nombreux pays de l’OCDE. En revanche, pour les couples mariés avec deux enfants, le Luxembourg présente un coin fiscal beaucoup plus bas, à 21,4%, comparé à la moyenne de l’OCDE qui est de 25,7%. Cette réduction pour les familles avec enfants est due à «des prestations en espèces et des allègements fiscaux» ciblant cette catégorie de ménage.
L’analyse détaillée montre également que, malgré ces avantages pour les familles, les travailleurs célibataires au Luxembourg supportent un fardeau fiscal plus lourd comparé à la moyenne de l’OCDE. En 2023, le taux moyen d’imposition net sur les revenus du travail pour ces travailleurs était de 33,2%, bien au-dessus de la moyenne de l’OCDE de 24,9%. En termes absolus, cela signifie qu’après impôts et avantages sociaux, un travailleur célibataire au Luxembourg conserve seulement 66,8% de son salaire brut, contre 75,1% pour la moyenne des pays de l’OCDE.