Le groupe H&M, accusé par l’ONG Transparentem d’utiliser du coton provenant d’exploitations en Inde recourant au travail des enfants, possède 14 magasins au Luxembourg. (Photo: Shutterstock)

Le groupe H&M, accusé par l’ONG Transparentem d’utiliser du coton provenant d’exploitations en Inde recourant au travail des enfants, possède 14 magasins au Luxembourg. (Photo: Shutterstock)

Une enquête de l’ONG Transparentem a mis en lumière ce mardi 7 janvier des pratiques illégales liées à la production de coton en Inde. Des groupes comme Adidas, H&M, The Gap et Amazon sont accusés d’être indirectement liés à des exploitations recourant au travail d’enfants et d’adolescents.

Adidas, H&M, The Gap et Amazon sont pointés du doigt par l’ONG Transparentem, basée à New York, pour leur lien indirect avec des pratiques illégales de production de coton en Inde. Une enquête, menée entre 2022 et 2023, révèle que des fournisseurs indiens recourent «de façon généralisée au travail des enfants et au travail illégal des adolescents» dans des exploitations situées dans l’État du Madhya Pradesh, au centre du pays.

Sur les 90 exploitations étudiées, Transparentem évoque de graves abus qu’elle qualifie d’«endémiques»: travail et endettement forcés, conditions de travail abusives ou exploitation de personnes en situation vulnérable. De nombreux ouvriers se retrouvent contraints de travailler pour rembourser des prêts à des taux d’intérêt qui ne cessent d’augmenter, selon l’organisation.

En Inde, le travail des enfants de moins de 14 ans est interdit dans la quasi-totalité des secteurs, et tout travail dangereux pour les adolescents de 14 à 18 ans est également proscrit. Mais la pauvreté et la tolérance des autorités permettent à ces pratiques de perdurer. Les ONG estiment qu’environ 10 millions d’enfants, âgés de cinq à 14 ans, restent contraints de travailler en Inde, surtout dans le secteur agricole.

Transparentem affirme que les producteurs concernés fournissent trois entreprises locales, elles-mêmes sous-traitantes pour des groupes mondiaux tels qu’Adidas, H&M, The Gap ou encore Amazon. Sollicitées par l’ONG, les entreprises indiennes concernées et une soixantaine de groupes qu’elles approvisionnent ont assuré leur engagement en faveur de la production de coton «éthique». Certains auraient même déjà amorcé des démarches pour corriger ces dérives.