Les transporteurs s’inquiètent de la hausse des prix du carburant et de la taxe CO2 qui augmentera en janvier prochain. (Photo: Shutterstock)

Les transporteurs s’inquiètent de la hausse des prix du carburant et de la taxe CO2 qui augmentera en janvier prochain. (Photo: Shutterstock)

Après l’ACL et l’ULC, le Groupement des entrepreneurs de transports demande le gel de la taxe sur le CO2, qui pénalise les transporteurs routiers, alors que les prix des produits pétroliers augmentent partout en Europe.

Le Groupement des entrepreneurs de transports se joint à la demande déjà formulée par et : le gel de la taxe CO2.

Pour rappel, depuis le 1er janvier dernier, chaque tonne émise est taxée à hauteur de 20 euros. Une taxe qui avait fait grimper les prix à la pompe d’un peu plus de 5 centimes par litre de carburant et de 6,9 centimes pour le mazout. Cette taxe doit augmenter de cinq euros le 1er janvier 2022. Ce qui ferait grimper les prix des carburants d’environ 1,5 centime par litre, selon les premières estimations. Une taxe qui, ajoutée à la hausse des prix des produits pétroliers en Europe (+31% au Luxembourg), inquiète les consommateurs, mais aussi les professionnels, qui ne voient pas d’alternative.

Ces derniers jugent cette taxe inefficace sur leur secteur, puisque «faute d’alternative, les poids lourds continuent à rouler au diesel». Et ne diminuent donc pas leurs émissions de CO2. Le groupement demande à la place une stratégie concrète pour décarboniser le transport routier.

Cercle vicieux

«Le diesel représente un tiers des frais totaux des transporteurs», ajoute le Groupement des entrepreneurs de transports. «La hausse des prix des carburants se ressent non seulement à la pompe, par une réduction des marges bénéficiaires des transporteurs, mais aussi par une augmentation générale des prix des biens et services payés par les consommateurs.» Le secteur souffre aussi de l’inflation provoquée par des pénuries de marchandises et de matières premières, et du manque de chauffeurs «de plus en plus marqué». Une accumulation qui fait qu’il serait «complètement irresponsable de jeter de l’huile sur le feu en appliquant une nouvelle tranche de la taxe CO2 à partir du 1er janvier 2022», conclut le groupement.

Il représente 200 membres affiliés au Luxembourg d’un secteur qui emploie environ 8.000 salariés.

Pas de compensation

Pour les ménages, cette nouvelle taxe est assortie d’un supplément de crédit d’impôt, notamment pour les ménages les plus modestes afin de neutraliser ou rendre progressive l’incidence fiscale de cette taxe pour rendre l’impact plus important pour un ménage avec un niveau de vie plus élevé. Interrogé sur une compensation pour les transporteurs, un porte-parole du ministère de l’Énergie admet qu’il n’y en a pas, mais cite les aides du ministère de l’Économie pour les entreprises qui investissent dans leur verdissement.

Interrogé sur la possibilité de geler la hausse en janvier prochain comme demandé, il indique que la position du ministre reste la même. Il avait indiqué, la semaine dernière, à la Chambre des députés, ainsi que lors d’une interview accordée à RTL, qu’il ne comptait pas la geler, estimant qu’il s’agirait d’un mauvais signal.

L’année dernière, deux mois avant l’entrée en vigueur de la taxe CO2 à hauteur de 20 euros, le Statec avait estimé qu’elle permettrait une baisse de la consommation de carburants de 8% en 2021, et de 15% à l’horizon 2023. Cette taxe CO2 devrait, d’un autre côté, induire une diminution de 6% des émissions de gaz à effet de serre dès 2021, et de 11% à l’horizon 2023. L’année n’étant pas encore terminée, il est difficile de vérifier ces chiffres.