Si la Chine n’est pas abandonnée par CFL Multimodal, qui compte sur la Pologne, on peut dire que le Railway Express Chengdu-Luxembourg l’est. (Photo: CFL/archives)

Si la Chine n’est pas abandonnée par CFL Multimodal, qui compte sur la Pologne, on peut dire que le Railway Express Chengdu-Luxembourg l’est. (Photo: CFL/archives)

Depuis les trains tests qui ont circulé en 2019 entre Bettembourg et Chengdu, censés placer le Luxembourg sur la «nouvelle Route de la soie», aucun autre n’a roulé sur cette ligne. Un manque de demande en est la cause. Les CFL se concentrent désormais sur leur ligne entre Bettembourg et Poznan.

Le premier train Bettembourg-Chengdu quittait le terminal intermodal luxembourgeois . Il a traversé l’Allemagne, la Pologne, la Biélorussie, la Russie et le Kazakhstan , après quinze jours et 10.000 kilomètres, en Chine. Il y a transporté transporte 41 conteneurs chargés d’aliments, d’équipements médicaux, d’électronique, de quincaillerie, de céramique, de biens de consommation courante. Quelques mois plus tard, le 19 octobre de la même année, le dénommé «Railway Express Chengdu-Luxembourg» depuis la Chine, pour arriver, , au Grand-Duché.

Des trajets relayés avec fierté par le groupe CFL Multimodal, qui opérait le train en collaboration avec Chengdu International Railway Service (CDIRS, Chine) et Rail Transportation Service Broker (RTSB,Allemagne). Et salués par le ministère de la Mobilité. Le Luxembourg comptant ainsi se faire une place sur la «nouvelle Route de la soie». L’objectif était de proposer ensuite une rotation par semaine à partir de mi-2019.

Une ambition qui ne s’est jamais concrétisée. Presque trois ans plus tard, aucun train n’a en effet à nouveau roulé sur ce parcours.


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La Chine passe désormais par la Pologne

«C’est une décision prise il y a quelque temps. Il n’y avait pas de besoins du marché pour une ligne régulière», explique Barbara Chevalier, directrice stratégie et développement de CFL Multimodal. Elle ne veut cependant pas prononcer le mot «abandon». «Les CFL traitent les demandes de mise en relation entre l’Europe et la Chine via sa connexion vers Poznan, en Pologne», rectifie-t-elle. Qualifiant le Railway Express Chengdu-Luxembourg de «train test». Le ministère de la Mobilité ajoute  que «la volonté politique est toujours là, mais elle s’adapte à la demande du marché».

Inaugurée début 2020,  fonctionne, depuis lors, avec une fréquence de quatre allers-retours hebdomadaires.

En l’absence d’une demande justifiant une ligne directe entre le Luxembourg et la Chine, les échanges transitent par la Pologne. (Photo: CFL Multimodal)

En l’absence d’une demande justifiant une ligne directe entre le Luxembourg et la Chine, les échanges transitent par la Pologne. (Photo: CFL Multimodal)

Le train a une capacité de transport de 38 unités intermodales pour un temps de transit d’environ 23 heures. Les clients font partie de «secteurs très différents tels que l’industrie textile, le secteur automobile, les biens de consommation». Le groupe a toujours l’objectif, déjà affiché en 2019, de passer à six rotations par semaine, «dès que la demande du marché le permettra».

Les CFL n’ont pas pu fournir de chiffres sur les pays d’origine des clients de cette ligne et leurs destinations. Lorsqu’une entreprise demande spécifiquement un trajet vers la Chine, la société logistique assure travailler avec ses partenaires après la Pologne. Cette demande reste «minoritaire». Pour les autres, elle ne sait pas si Poznon est leur destination finale ou non.

L’impact de la guerre en Ukraine

Reste à savoir si elle compte des entreprises russes parmi ses clientes. «Nous sommes en train de faire le screening pour respecter les contraintes d’embargo», raconte Barbara Chevalier. a prévu d’étendre la portée du contrôle des exportations de biens à double usage (pouvant servir aussi bien à des fins civiles que militaires) afin de restreindre l’accès de la Russie à des technologies essentielles, telles que les semi-conducteurs ou les logiciels de pointe, en réponse à son invasion de l’Ukraine.

Sans chiffres pour le moment, les CFL s’estiment «peu exposées» étant donné que leur activité se concentre sur «le marché européen». «Nous suivons avec beaucoup d’attention l’évolution de la situation», ajoute-t-elle, la crise ayant déjà des «conséquences sur l’organisation des flux logistiques en Europe», avec un nombre réduit de trains autour de la Russie.