Xavier Bettel veut garder le cap, quitte à ne pas être populaire, a-t-il affirmé lors d’une table ronde organisée par Luxembourg for Finance. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Xavier Bettel veut garder le cap, quitte à ne pas être populaire, a-t-il affirmé lors d’une table ronde organisée par Luxembourg for Finance. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Invité de l’agence de promotion de la place financière, Luxembourg for Finance, pour évoquer, lors d’une table ronde, les défis de 2021, le Premier ministre, Xavier Bettel, a surtout défendu sa politique sanitaire et économique.

Le Premier ministre,  (DP), est conscient du lourd impact du Covid sur l’économie, sur la santé et aussi sur le psychisme des gens, a-t-il répété lors de l’invitation de Luxembourg for Finance, qui proposait une table ronde autour des vues quant à l’année 2021. Mais il maintient le cap, endossant le costume du chef qui est là pour décider et non pour être populaire. «Avant de prendre des mesures, nous écoutons les spécialistes médicaux et nous n’oublions pas de prendre en compte les dommages collatéraux de nos décisions», explique-t-il, en rappelant qu’il lui faut faire en permanence des arbitrages pour ne pas casser l’économie. «C’est dur de fermer, mais c’est aussi dur de rouvrir.»

Beaucoup de spécialistes lient la reprise économique en Europe au début des campagnes de vaccination. Au Luxembourg, les premières doses de vaccin sont attendues par le gouvernement pour la fin de la semaine. Pour Xavier Bettel, leur obtention n’est pas le problème. Le vrai problème sera le déroulement de la campagne de vaccination et surtout de convaincre les gens de se faire vacciner.

Pour rassurer, il a annoncé que la campagne de vaccination ne commencerait que lorsqu’il aurait toutes les assurances des autorités sanitaires sur la qualité et l’innocuité des vaccins. Et il insiste sur la solidarité «plus nécessaire que jamais». «Respecter les consignes et se faire vacciner, c’est pour vous, mais aussi pour les autres», affirme-t-il.

L’emprunt plutôt que les taxes

La question qui préoccupe les professionnels de la Place est de savoir comment sera remboursée la dette contractée cette année pour maintenir l’économie à flot.

Xavier Bettel écarte tout scénario de hausse des impôts. «Toute hausse d’impôts serait comme un poison»: voilà qui est clair. Le financement des investissements se fera donc par l’emprunt. Le triple A permet au pays d’emprunter à des taux très avantageux. «Tout l’argent emprunté sera injecté dans l’économie. C’est le meilleur des investissements. Rebâtir demain serait plus cher que d’investir aujourd’hui. Augmenter les impôts maintenant serait contre-productif. Les gens ont besoin de récupérer», développe le Premier ministre.

L’autre sujet d’interrogation pour le secteur financier, c’est le Brexit. Le Premier ministre ne s’attend pas à ce qu’un accord avec le Royaume-Uni soit trouvé dans les jours qui viennent. Il n’y a rien à espérer du Conseil européen de ces jeudi et vendredi. «Le Brexit, c’est comme la procession d’Echternach. Les reculs succèdent aux avancées», selon un  Xavier Bettel qui se dit en tout cas hostile à tout accord qui ne mettrait pas en place un système de contrôle de celui-ci.